La Région accroit ses compétences en matière de milieux naturels. Après les Parcs Naturels, Régionaux, les Réserves Naturelles Régionales, elle entend coordonner les actions menées par de très nombreux gestionnaires d’espaces naturels.
La gestion des espaces naturels en Rhône-Alpes est aujourd’hui une organisation assez compliquée dont le public a du mal à se faire une idée. Les statuts juridiques sont très nombreux avec des objectifs différents: protections d’espèces végétales ou animales, protection de milieux naturels plus ou moins vastes, avec un degré de protection très variable. Les institutions qui préconisent la protection sont aussi variables: zone Natura 2000 dans le cadre de la directive Habitats, Parcs Nationaux comme la Vanoise ou les Ecrins, comprenant eux-mêmes parfois des réserves et autres secteurs protégés. Il y a aussi les arrêtés de protection de biotope, les Zones Naturelles d’Intérêt Environnemental, Floristique et Faunistiques ( ZNIEFF), mais aussi les espaces naturels sensibles décidés par les départements.
Cohérence et efficacité
Tout cela constitue un édifice dont il faut assurer la cohérence et l’efficacité. Rhône-Alpes a décidé d’y voir clair, en confiant au Conservatoire Régional des Espaces Naturels ( CREN) la tâche de réaliser une enquête pour recenser tous les espaces. L’enquête a été présentée vendredi 16 lors d’un réunion du comité de pilotage qui réunit les représentants d’une soixantaine de structures, sachant comme l’a rappelé Jean -Yves Chetaille, président du CREN, environ 500 associations travaillent en Rhône-Alpes sur les espaces naturels.
Corridors biologiques
Hélène Blanchard, vice-présidente de Région chargée de l’Environnement et à la Prévention des Risques, a rappelé vendredi l’importance d’une vision globale, par exemple pour faire fonctionner les corridors biologiques, qui permettent aux espèces de circuler, de ne pas être enfermées dans des espaces clos.
La connaissance de la situation actuelle est nécessaire, dans un contexte d’érosion de la biodiversité. Dans un contexte aussi de croissance démographique, de croissance économique consommatrice d’espace, synonyme d’étalement urbain, de multiplication des infrastructures, routières, autoroutières, ferroviaires.
Rhône-Alpes compte par exemple, selon l’enquête présentée par le CREN, 408 espaces ( 260 000 hectares) qui bénéficie d’une protection forte. La région est aussi riche de 445 sites gérés, qui bénéficient d’un plan de gestion et d’une maîtrise foncière permettant d’agir ( fauchage, défrichage, paturage) ou , ce qui est une gestion, au contraire, de ne rien faire pour laisser la nature renaturer le milieu. Bien sûr toutes les actions de protection ne sont pas prises en compte: il y a aussi les actions d’entretien des berges dans le cadre des contrats de rivière, la protection des zones de captage pour l’eau potable.
Aujourd’hui que l’inventaire est réalisé, il faut qu’il soit utilisé pour agir. Pour protéger les espaces dont on s’aperçoit qu’ils ne sont pas protégés. Il faut aussi coordonner les actions, par exemple au niveau des départements, qui s’impliquent de plus en plus.
Il y a aussi un besoin d’action car dans bien des départements de la région, les pressions sur les milieux naturels sont très fortes. C’est le cas en Savoie, dans l’OUest et le Nord de la Haute Savoie, en Isère, sans parler du Rhône où l’influence de l’agglomération lyonnaise s’étend très loin.