Un exercice national de sûreté nucléaire sur la plateforme Orano du Tricastin sera organisé les mardi 15 et mercredi 16 octobre de 8 h à 16 h par la préfecture de la Drôme, la direction de la sécurité civile et l’autorité de sûreté nucléaire (ASN).
La préfecture de la Drôme, la direction de la sécurité civile (DSC, Mission nationale d’Appui à la gestion du Risque Nucléaire) et l’autorité de sûreté nucléaire (ASN) organisent conjointement les mardi 15 (volet « sûreté nucléaire ») et mercredi 16 (volet « sécurité civile ») octobre 2019 un exercice national de sûreté nucléaire sur la plateforme Orano (ex Areva) du Tricastin.
Le site Orano Tricastin est une plateforme industrielle spécialisée dans la transformation de l’uranium. Elle regroupe l’ensemble des activités de chimie (conversion, défluoration et dénitration) et d’enrichississement de l’uranium. Ces activités industrielles de purification et d’enrichissement de l’uranium précèdent l’étape finale de la fabrication du combustible nucléaire nécessaire aux réacteurs des centrales nucléaires de production d’électricité. Le site s’étend sur 650 hectares, deux départements (La Drôme et le Vaucluse) et trois communes (Pierrelatte, Saint Paul-Trois-Châteaux et Bollène).
A proximité immédiate d’Orano Tricastin se trouve la centrale EDF du Tricastin, pour la production d’électricité et l’entreprise Soderec International pour le conditionnement et la distribution de produits chimiques.
Scénario secret
L’exercice repose sur un scénario technique complet conduisant de manière fictive à un accident nécessitant le déclenchement de Plan d’Urgence Interne (PUI) d’Orano Tricastin et le déclenchement en mode réflexe du Plan Particulier d’Intervention (PPI). Il se tiendra sur deux journées : la première, à dominante « sûreté nucléaire », permettra, à partir d’un scénario accidentel non connu des participants, de tester la chaîne d’alerte et d’information des services, des collectivités et des établissements voisins, la coordination et le fonctionnement des cellules de crise et la chaîne décisionnelle. La seconde journée, à dominante « sécurité civile », permettra à la préfecture de la Drôme, avec l’appui des acteurs territoriaux (DDPP, ARS, GGD, DDSP, SDIS…), de travailler « sur table » sur les problématiques post-accidentelles.
L’organisation mise en place est prévue par :
- le plan d’urgence interne (PUI) du site ;
- le plan particulier d’intervention (PPI) élaboré et mis en œuvre par le préfet de la Drôme.
Le PPI définit une zone dans laquelle il serait nécessaire de mettre en œuvre des dispositions d’alerte et de protection des populations au regard des risques encourus.
Une quinzaine d’organismes impliqués
Les acteurs de l’exercice sont : L’exploitant (Orano Tricastin, Orano – siège), les installations voisines impliquées (CNPE Tricastin, le niveau national d’EDF, Soderec), Les autorités locales (Préfecture de la Drôme et services départementaux avec l’appui de la mission nationale d’appui à la gestion des risques nucléaires – MARN ; le centre opérationnel départemental (COD) ; préfectures des autres départements concernés par le PPI : Ardèche (07), Gard (30) et Vaucluse (84) ; Zones de défense Sud-Est à Lyon et Sud à Marseille), les autorités nationales (Autorité de sûreté nucléaire (ASN), et des experts ( Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), Météo France).
Expliquer la conduite à tenir
L’exercice vise principalement à entraîner l’ensemble des services acteurs du PPI et à expliquer la bonne conduite à tenir en cas d’événement à la population riveraine et aux chefs d’entreprises ou responsables d’entités présents dans les différents périmètres du PPI d’Orano.
Il s’agira notamment de tester le fonctionnement, tant au niveau national que local, de l’organisation prévue par les pouvoirs publics (PPI notamment) et les différents organismes, impliqués (Orano Tricastin en particulier) dans la gestion d’un accident nucléaire dans une des INB de la plateforme Orano Tricastin (PUI). L’exercice doit en particulier permettre de tester la capacité des cellules de crise à échanger des informations entre elles dans le cadre des dispositifs réglementaires concernant l’alerte et l’information régulière des populations, la mise en œuvre du PPI et l’articulation entre le centre opérationnel départemental (COD) et le poste de commandement opérationnel (PCO), ainsi que la communication en situation de crise (pression médiatique simulée locale et nationale).
Pas de bouclage de la zone
La préfecture de la Drôme précise que les maires des 7 communes impactées par la zone réflexe (5 km), et des 76 communes du périmètre d’application du PPI (20 km) ne mettront pas en œuvre les plans communaux de sauvegarde (PCS) de leur commune. De même, le bouclage de la zone réflexe du PPI ne sera pas effectué par les forces de police et de gendarmerie. Toutefois, des déplacements de forces sécurité et de secours pourront avoir lieu au cours de l’exercice.