La concertation préalable sur le projet d’extension de l’usine STMicroelectronics de Crolles organisée par la Commission Nationale du Débat Public a été close le 19 avril. FNE Isère rend sa participation à travers un cahier d’acteurs.
L’extension des capacités de production de puces électroniques pose de larges questions, des questions de société, en particulier sur le développement du numérique, sur les nouveaux usages ( objets connectés, véhicules autonomes, réalité augmentée, intelligence artificielle, mobilité des échanges) et leurs impacts sociétaux, comme sur leurs impacts environnement.
Des associations questionnent sur ces points. Dans le cadre de la concertation lancée sur le projet d’extension du site ST Microelectronics de Crolles, France Nature Environnement Isère, a concentré ses contributions sur la dimension environnementale, les impacts sur l’air, et surtout sur l’eau. Globalement la fédération estime « que les impacts environnementaux du projet d’extension … … ne sont pas assez détaillés et en l’état du dossier, devraient être diminués. Les impacts indirects ne sont pas considérés, tout comme les effets cumulés du développement en cours des industriels voisins. »
Viser le zéro impact
Pour France Nature Environnement Isère, le projet doit être » exemplaire de l’industrialisation de nos territoires et ne peut s’effectuer au détriment de l’environnement.« . » Le projet ne doit pas seulement viser des améliorations en matière d’impact sur l’environnement, des réductions d’impact, « mais viser l’absence d’impacts » souligne Philippe Dubois, président de FNE Isère. Des solutions existent y compris dans le périmètre du groupe ST Microelectronics, à l’unité de fabrication basée à Singapour. En effet, ce projet d’extension aura de forts impacts sur l’urbanisation, sur la ressource en eau, sur les niveaux des polluants ainsi que le risque d’accidents majeurs. Or les technologies existantes permettent d’atteindre un niveau de protection de l’environnement bien plus important notamment par un recyclage massif de l’eau.
Le projet aura de forts impacts sur des systèmes hydrogéologiques déjà fragiles. » La qualité de l’eau rejetée soit être la même que celle de l’eau prélevée. » insiste Philippe Dubois. La rivière et les nappes ne peuvent plus être considérées comme des poubelles, ce sont des entités naturelles qui doivent être respectées au nom des générations à venir. Aussi les ressources empruntées, comme l’eau ou l’air, devraient être restituées dans un état de qualité naturelle : l’air rejeté doit être non pollué et l’eau rejetée doit être potable. »
Le changement climatique impacte déjà le fonctionnement de la rivière, depuis sa source en Savoie, qui traverse la vallée du Grésivaudan, puis l’agglomération grenobloise.
Au passage Philippe Dubois, regrette l’absence de gestion globale de l’Isère sur l’intégralité de son bassin de sa source au confluent avec le Rhône dans le département de la Drôme. La gestion de l’eau est partagée entre l’agence de l’Eau Rhône-Méditerranée Corse, des communes ou des intercommunalités, entre diverses commissions locale de l’eau ( CLE) sans forcément de liens hydrologique entre elles. L’Isère ne bénéficie pas d’une approche globale.
C’est pourquoi France Nature Environnement demande la création d’un Parlement de l’eau pour la rivière Isère, afin de coordonnées les informations et les actions tout au long du cours d’eau.
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