Quinze bovins et deux chevaux sont décédés de la fièvre charbonneuse dans plusieurs communes du canton de La Rochette (Savoie) où un foyer de cette maladie a été constaté à la fin de la semaine dernière dans 11 foyers.
La fièvre charbonneuse, rappelle Laurence Denis, directrice adjointe des Services Vétérinaires de Savoie, est provoquée par une bactérie qui peut pendant des dizaines d’années être conservée dans le sol sous forme de spore. La sécheresse peut réactiver l’organisme et lui rendre sa virulence produite par une violente toxine.
La bactérie demeure dans le sol, mais lorsque des herbivores (chevaux, bovins, ovins, caprins) broutent une herbe rase, ils peuvent ingérer de la terre porteuse de la bactérie. Le foin bien coupé est exempt bactérie. La maladie est très grave et les animaux doivent être soumis à un traitementpar antibiotique.
Le lait des animaux malades est retiré de la collecte et le lait d’autres animaux du même cheptel est collecté mais pasteurisé, le lait n’étant pas vecteur de l’agent pathogène.Les éleveurs doivent veiller à la santé des bêtes et surveiller notamment leur température afin de détecter un risque de maladie. Les animaux morts doivent être éliminés par les services spécialisés d’équarrissage. Les installations doivent être désinfectées (étables, équipements de traite) Les animaux non malades doivent être vaccinés. La maladie doit être obligatoirement déclarée. Les animaux ne doivent pas être déplacés, afin d’éviter toute contamination de nouvelles parcelles.
En effet ce sont les parcelles de prairies qui abritent des stocks de bactéries susceptibles en période de sécheresse d’être ingérées. La désinfection des sols est impossible et le retournement ne ferait qu’accroitre le risque qui doit être circonscrit aux zones infestées. Les derniers épisodes de fièvre charbonneuse ont été constatés en Savoie dans le secteur de la vallée de l’Huile en 1997 et dans les Bauges en 2000.