Pour Florian Bailly, fondateur de Sun Trip, le vélo électrique solaire avance lentement mais sûrement pour compléter l’avancée permise par le vélo à assistance électrique à batterie. Entretien.
Enviscope : le vélo solaire est-il seulement un rêve ou promet-il une révolution ?
Florian Bailly: Il y a une dizaine d’années, le vélo à assistance électrique (VAE) était considéré avec scepticisme, même par des responsables écologistes. Mais on l’a vu ces dernières année devenir une vraie solution, notamment dans les grandes villes. Le vélo solaire est dans la roue du vélo à assistance électrique, car il offre encore davantage de possibilités, en termes d’autonomie énergétique et d’impact environnemental, avec sa capacité de production d’énergie autoconsommée.
Vous avez rallié depuis la Savoie et depuis Lyon la Chine en passant par les itinéraires anciens de la Route de la Soie. Comment le vélo solaire est-il perçu ?
FB : Cet itinéraire passionnant montre tout le potentiel du vélo électrique solaire. En traversant l’Europe elle-même, les Balkans, avec des pays très différents comme la Serbie, la Roumanie, puis l’Ukraine ou la Russie. Dans bien des pays, le vélo, avec ses panneaux photovoltaïques, est un engin étrange, incompris. Certains pensent que les panneaux sont faits pour se reposer. Mais en Chine, le vélo est tout de suite salué. Les Chinois utilisent beaucoup le vélo, des engins électriques, l’énergie solaire. Ils encouragent.
Quel est le destin du vélo solaire ?
FB: Le vélo solaire sera un outil de plus pour la liberté, pour la découverte. Il permettra non seulement des déplacements quotidiens, mais aussi et peut être surtout, de la randonnée, du tourisme. C’est le sens de la Boucle de 3000 kilomètres commencée à Lyon ce 14 juillet.
Quelles sont les prochaines étapes ?
FB : Plusieurs années seront encore nécessaires, pour que l’offre évolue. Le marché est encore ralenti par l’importance de la batterie, centrale dans le VAE, en termes de coûts et de valeur pour les constructeurs, qui ne cherchent pas à s’affranchir de cette contrainte. Or la batterie est onéreuse, pas toujours fiable… Il faudra que soient mises au point des solutions globales, à l’échelle industrielle, à des coûts plus accessibles, pour que le vélo solaire prenne l’envol qu’il mérite.
Propos recueillis par Michel Deprost