Le président français a mis la pression sur les donateurs pour dépasser le cap des 14 milliards de dollars destinés à lutter contre le sida, contre le paludisme et contre la tuberculose.
« Vous ne sortirez pas d’ici avant que nous ayons réunit 14 milliards de dollars. Personne ne quittera Lyon avant que soient réunis 14 milliards de dollars ». Emmanuel Macron a été franc ce jeudi matin, lors du lancement de la deuxième journée de la conférence destinée à consolider les finances du Fonds Mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
La président français a d’abord mobilisé les donateurs en rappelant les enjeux humains, le malheur qui frappe les victimes de ces trois grandes épidémies, mais aussi les victimes de maladies tropicales, des maladies hydriques. L’urgence est de disposer de traitements pour en donner à des dizaines de millions d’enfants, de jeunes, femmes, travailleurs du sexe, personnes LGBT, migrants, sans papier, de façon à leur permettre de mener une vie normale. Les traitements existent, il est nécessaire de les diffuser, tout en mettant en place des systèmes de diagnostic et de soins.
Objectif éradication
Emmanuel Macron a même fixé la barre assez haut avec un objectif d’éradication pour 2030. Des progrès ont été réalisés. Le taux de mortalité pour le paludisme a reculé de 60 % en vingt ans. Plus de 131 millions de moustiquaires protégées par des insecticides ont été distribuées en 2018. Les chercheurs sont mobilisés, comme les organisations non gouvernementales.
Mais il reste encore beaucoup à faire. Les femmes sont bien plus touchées que les hommes, comme les adolescents de 15-24 ans. En 2018, le paludisme a tué 435 000 personnes, aux deux tiers des enfants de moins de cinq ans.
Alors Emmanuel Macron a fait pression sur les gouvernements représentés. Il a rappelé les engagements de la France, du G8, de l’Union européenne. Il a invité des pays potentiellement riches, à faire des gestes supplémentaires, en augmentant le niveau de leur engagement. Emmanuel Macron s’est notamment adressé directement à l’Arabie Saoudite, aux Emirats Arabes Unis, au Qatar, au Japon.
Et la conférence a permis à chaque pays d’annoncer ses engagements. Une pression chaleureuse mais ferme qui a payé. Les pays les plus riches, ont accepté de faire des efforts. Ils ont promis quelques millions ou quelques dizaines de millions de dollars de plus. Les représentants des pays africains francophones ont rencontré le président français. Sans doute celui-ci leur a t-il dit de s’engager aussi. Même s’ils reçoivent beaucoup, ils ont aussi été invités à donner. Plusieurs pays ont ainsi annoncé des dons d’un million de dollars. Les entreprises privées, les fondations ont aussi annoncé leurs efforts. Des applaudissements ont salué l’annonce de chaque don. Jusqu’à la somme finale de 14, 2 milliards de dollars.