Les élus font le forcing pour l’inscription des accès français du tunnel de base dans la loi sur la Mobilité en préparation.
La loi sur la Mobilité sera discutée au mois de juillet. Le tunnel de base international Lyon-Turin n’est pas concerné par cette loi : le tunnel est en effet engagé dans le cadre d’un traité international entre la France et l’Italie. Les incertitudes de la politique italienne depuis quelques semaines ne pourront remettre en cause le projet. Etienne Blanc, qui rencontre des élus italiens n’est pas inquiet.
Mais c’est bien du côté français que la bataille politique se mène actuellement. L’urgence, explique Patrick Mignola, député de Savoie, est d’obtenir l’inscription du projet dans la loi sur la mobilité. Il faut batailler contre les adversaires de la liaison Lyon-Turin, qui relaient l’opposition historique de Bercy. Les soutiens au projet redoutent que les adversaires de Lyon-Turin adoptent les conclusions de la Commission sur l’orientation des investissements, présidée par le député Duron, qui suggère un report des accès au-delà de 2030.
Les élus qui soutiennent le projet Lyon Turin espèrent faire pencher le Président de la République ouvertement en faveur des accès français retenus par la DUP de 2013. “La ministre des Transports est aux ordres…” Il faut selon eux, refuser toute solution qui ne retiendrait qu’une amélioration de la ligne traditionnelle qui passe par Ambérieu et longe le lac du Bourget, en passant loin de la vallée du Rhône et de l’agglomération lyonnaise.
Une fois franchi le cap de la loi, le débat pourra être ouvert sur les meilleures options. Les élus des territoires ne sont pas d’accord entre eux. Mais la proposition d’un accès français en deux phases, dont une première phase avec un tunnel sous la montagne de Dullin pour rejoindre seulement Chambéry, semble perdre du terrain. Ce phasage en deux temps est en effet celui qui a l’impact environnemental le plus négatif (impact sur les milieux, déchets du percement) mais aussi le coût le plus élevé.
La réalisation rapide d’un accès direct sous la Chartreuse, de la région lyonnaise à la Combe de Savoie semble logique. La facture serait divisée par deux. Il impliquerait néanmoins de réaliser rapidement le Contournement ferroviaire de l’agglomération lyonnaise (CFAL). Il reste à déterminer le lieu où serait installée la plate-forme multimodale permettant de transférer des remorques sur les wagons de l’Autoroute Ferroviaire Alpine.