La valorisation du CO à large échelle n’est plus une utopie. Le Forum CO2 a permis de faire témoigner à CPE Lyon chercheurs et industriels du monde entier.
Le dioxyde de carbone qui réchauffe le climat peut devenir une matière première. Ce gaz encombrant qui s’accumule dans l’air peut devenir une ressource. Il est déjà possible de l’exploiter. C’est ce qu’on montré pendant deux jours, les communications du CO2 Forum accueilli à Chimie Physique de Lyon , sur le campus de la Doua à Villeurbanne.
Pour freiner le réchauffement du climat, la communauté internationale cherche à donner une valeur au carbone, pour permettre le financement d’investissements en vue de réduire les émissions. Tout cela n’a pas vraiment fonctionné. Le prix du carbone fixé artificiellement pour encourager les investissements, est tombé très bas.
La seule solution, pour réduire le carbone dans l’atmosphère c’est de lui trouver une vraie valeur, une utilité. C’est que ce les chercheurs sont parvenus à faire. Ils étaient près de 280, venus de 29 pays, rejoints par 250 étudiants de cinquième année de l’école lyonnaise de chimie, pour échanger sur les progrès constatés.
Des ciments moins émetteurs
Il est possible de réduire la production de carbone dans des industries qui en rejettent beaucoup. Lafarge est parvenu à réduire les émissions de CO2 de 25 à 30% en produisant ses ciments à des températures plus basses de 15%, en réduisant la proportion de calcaire. On peut donc produire des ciments qui stockent une plus large part de carbone que des ciments classiques.
Les solutions ne sont pas évidentes tant que le carbone n’a pas d’utilité. La séquestration coût cher, le stockage aussi, comme le transport, et des risques existent, techniques et économiques. Le carbone peut avoir de nombreuses utilités. Le gaz carbonique peut être utilisé dans l’exploitation de gisement géothermiques.
Mais de nombreuses valorisation du carbone demandent à leur tour l’utilisation importante d’énergie. Si l’énergie utilisée est une énergie fossile, rappelle Simon Bennet, de l’Agence Internationale de l’Energie, le bilan carbone n’est pas bon. En revanche, le bilan s’améliore si les énergies utilisées sont des énergies renouvelables.
Avec les renouvelables, le dioxyde de carbone peut être stocké en étant combiné avec l’hydrogène pour produire du méthane, mais aussi éventuellement du méthanol, de l’acide formique. Certains de ces matériaux sont eux-mêmes directement des sources d’énergie et peuvent être brulés, pour produire de la chaleur ou de l’électricité. Certains, comme l’acide formique , peuvent être décomposés pour relâcher l’hydrogène utilisable dans des piles à combustibles non émettrices de gaz à effet de serre. Alessandra Quadrelli, chercheuse au CNRS, titulaire de la Chaire Développement durable à CPE Lyon, explique qu’une entreprise islandaise produit du méthanol à partir d’électricité géothermique et de CO 2 de l’atmosphère.