Le projet de réorganisation du Département du Rhône et du Grand Lyon concocté par Gérard Collomb, Président du Grand Lyon et Michel Mercier, alors Président du Conseil général du Rhône, menace d’accentuer la fracture entre habitants de l’agglomération lyonnaise et habitants des campagnes. Nous l’avions écrit ici même.
Un thème rend concret cet enjeu, celui de l’énergie.
Une étude des services du Département du Rhône sur les budgets énergie des ménages confirme le fossé qui existe et va s’élargir avec la hausse du prix de l’énergie. Bien sûr les scénarios de hausse du prix du brut pris en compte pourraient ne pas se réaliser immédiatement, en raison de la détente à court terme sur les prix des énergies fossiles.
Mais la qualité des logements, le poids des déplacements, l’absence de transports en commun dans des secteurs peu denses, la faiblesse des revenus, montrent la situation difficile de plusieurs dizaines de milliers de ménages des campagnes.
L’organisation proposée, avant toute loi, par les deux élus, creuserait le fossé déjà béant entre métropole riche et campagnes en voie de déprise. D’un côté des urbains disposant de transports en commun, de logements collectifs apparenant souvent à des bailleurs sociaux, de l’autre des ruraux, bénéficiant de peu de services publics, vivant dans un habitat individuel ancien parfois dégradé.
On imagine mal comment un Département du Rhône privé des richesses d’une grande agglomération pourra faire face à ses obligations sociales. On imagine mal comment il pourra maintenir une minimum d’égalité alors que la péréquation disparaitra entre urbains et ruraux ! La question de la décentralisation ne doit pas être une affaire de notables locaux, se partageant des territoires. C’est sur ce genre de dossiers qu’on attend un Acte Trois de la Décentralisation qui pose la Région comme chef de file de territoires solidaires.