La Chambre régionale des Comptes Rhône-Alpes Auvergne a publié récemment un rapport sur la gestion de Gaz et Électricité de Grenoble (GEG) société d’économie mixte locale (SEML) détenue à 50 % plus une action par la ville de Grenoble. GEG fait partie des entreprises locales de distribution (ELD) de gaz et d’électricité créées par la loi de nationalisation de l’électricité et du gaz du 8 avril 1946 . Cette qui avait donné naissance à EDF en confiant à une entreprise publique le monopole de la distribution avait maintenu les droits des communes en matière de distribution publique de l’électricité et du gaz.
En 2010, GEG comptait pour la distribution d’énergie électrique 96 664 clients pour 932 millions de kWh, et pour la distribution de gaz 44 853 clients pour 956 millions de kWh. La SEM assure l’éclairage public de la ville de Grenoble. Le chiffre d’affaires en 2010 s’élevait à 120,6 M€ pour un résultat de 3,5 M€.
Investissement dans les réseaux
L’endettement du groupe GEG reste raisonnable et la capacité d’autofinancement satisfaisante. Toutefois, le plan stratégique de l’entreprise prévoit forte augmentation de l’investissement dans les réseaux à court-moyen terme. Les provisions notamment pour renouvellement, n’étant pas suffisantes pour couvrir les dépenses à venir, il en résultera une progression importante de l’endettement.
Des avantages salariaux décalés par rapport au marché
Les frais de personnel ont progressé de 23 % entre 2005 et 2010. Une partie des coûts résulte des spécificités du statut des industries électriques et gazières. L’accord d’entreprise prévoit en effet un régime de temps de travail particulièrement favorable : semaine d’environ 32 heures répartie sur 4 jours, soit 46 jours d’ARTT auxquels s’ajoutent 29 jours de congé pris, en général, de manière hebdomadaire. « L’offre d’énergie à prix de marché étant ouverte à la concurrence, il y a lieu de s’interroger sur les conséquences de cet accord pour la compétitivité de l’entreprise, tous les concurrents potentiels n’ayant pas la même structure de coûts salariaux. »
D’ores et déjà note la CRC, le nombre de clients est en repli, au moins pour le gaz : 44 853 fin 2010 contre 45 851 fin 2009. Cette évolution doit interpeller l’entreprise sur l’impact financier de l’ouverture du marché qui résulte des nouvelles dispositions de la loi du 7 décembre 2010 portant nouvelle organisation du marché de l’électricité, dite loi NOME.
Enfin, s’agissant de la qualité du service fourni aux clients, globalement satisfaisant, les délais fixés par le contrat de concession pour la fourniture de l’électricité après abonnement et le rétablissement de la distribution d’électricité interrompue pour raisons techniques sont peu contraignants. Ils sont difficilement vérifiables par le client comme par l’autorité délégante.
La CRC recommande un meilleur pilotage de qualité. Ces points font l’objet de négociations avec la ville de Grenoble dans le cadre de la préparation du renouvellement de la concession prévu par anticipation, en janvier 2013.