La qualité de l’air du canton de Genève ne s’est pas améliorée en 2008 et elle est restée dans la moyenne des années précédentes. C’est ce qu’indique le rapport «Qualité de l’air 2008» pour le canton de Genève produit par le service de protection de l’air (SPAir) du Canton.
Les immissions sont restées sensiblement identiques à celles de 2007 et selon la zone concernée (rurale, suburbaine ou urbaine), la pollution de l’air a été modérée à haute. Les résultats montrent une fois de plus une qualité de l’air médiocre, en particulier au centre de l’agglomération.
En Suisse, rappelle Benoit Lazarotto,l du service de surveillance de la qualité de l’air, les valeurs limites d’immission (VLI) sont fixées par l’ordonnance fédérale sur la protection de l’air (OPair) découlant de la Loi de Protection de l’Environnement. Ces valeurs fixées en lien avec l’OMS, sont destinées à protéger l’environnement, faune, flore, bâti, mais aussi la population. Si ces valeurs sont dépassées, les cantons doivent immédiatement prendre des mesures, et ne pas seulement fixer des objectifs.
Depuis 1991, des mesures sont prises par le Canton. Le plan de mesures pour la qualité de l’air a été modifié et renforcé en 2008, explique Benoit Lazarotto. Des mesures ont été supprimées, d’autres ont été créées, certaines ont été renforcées.
Valeurs limites non respectées
Or, les valeurs imites ne sont toujours pas respectées, que ce soit dans la zone urbaine pour le dioxyde d’azote ou dans tout le canton pour l’ozone et les particules fines. En février, une période prolongée d’inversion de température a entraîné une augmentation des concentrations de particules fines et de dioxyde d’azote. La plus grande part des dépassements de la VLI journalière pour ces deux polluants a été enregistrée durant cette période. Seul résultat satisfaisant les niveaux d’immission restent bien en-dessous des VLI pour le dioxyde de soufre (SO2) et au monoxyde de carbone (CO),
Stagnation des polluants
La tendance observée sur la période allant de 2001 à 2008 montre une stagnation des concentrations de polluants, et ce indépendamment de la zone considérée et des conditions météorologiques.
Le dioxyde d’azote (NO2) est principalement émis par les transports routiers et aériens, les installations industrielles, artisanales et de chauffage. Des mesures ont été prises par l’Aéroport de Cointrin, aussi bien pour le déplacements des personnels que pour le fonctionnement des avions qui n’alimentent plus leur système de climatisation en faisant « tourner » leurs réacteurs.
En 2008, la zone à immissions excessives (niveaux supérieurs à la VLI OPair annuelle de 30 g/m3) couvre toujours principalement le centre de l’agglomération. Quant aux dépassements de la VLI journalière, ils ont tous été enregistrés au centre ville.
Genève multiplie les mesures techniques pour limiter les polluants. L’essence alkilée ( sans benzène) est vendue pour les petits appareils à moteur, le chauffage au bois est strictement contrôlé, l’accès au centre ville filtré. Mais aussi, les comportements sont longs à changer.
Autoroute vers Annecy
L’agglomération est aussi victime de sa croissance. Chaque jour entre autres, les déplacements de frontaliers sont réalisés en voiture. L’ouverture de l’autoroute vers Annecy a été vécue comme un coup de sabre dans les politiques de qualité de l’air.
Le projet CEVA (Cornavin-Eaux-Vives-Annemasse) une liaison ferroviaire de proximité reliant notamment deux gares genevoises, avance lentement, notamment en raison d’opposition de riverains. Genève doit aussi refondre une partie de son réseau de transports collectifs, en construisant des lignes de tramway. Comme d’autres villes, Genève a supprimé dans les années soixante des tramways qui manquent aujourd’hui. Des projets sont en route sous l’impulsion du Conseiller d’Etat (Vert) Robert Cramer. Mais la course vers un air plus propre n’est pas gagnée.
Le rapport « Qualité de l’air 2008 » est consultable et téléchargeable sur le site Internet du service de protection de l’air : www.ge.ch/air