Enviscope.com : Pourquoi avoir répondu à l’appel à projet sur la balade étonnante ?
Gérard Muller : En proposant cette balade guidée, mes motivations étaient diverses. Tout d’abord, je voulais donner une autre image de la cécité, une image plus positive. En effet, beaucoup d’aveugles ne sortent pas de chez eux, car ils n’assument pas leur handicap, et ils n’aiment pas être vus avec une canne.
Ensuite, mon but est de montrer aux déficients visuels que l’on peut faire plein de choses variées malgré le handicap. Mais j’effectue souvent des projets comme celui-ci, je suis par exemple allé récemment à Londres.
De quelle façon vous déplacez-vous ?
Tout d’abord, avec l’outil essentiel pour un non voyant, la canne blanche. Mais, je me déplace également au moyen d’un GPS mis au point par un professeur d’électronique. J’ai utilisé ce GPS pour réaliser la partie française du pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle depuis le Puy en Velay. Pour réaliser ce parcours, je l’ai numérisé la veille sur le GPS. J’ai mis un point de latitude longitude environ tous les 100 mètres. Le GPS est couplé avec une boussole qui me permet d’avancer de point en point. Avec le Parc de la Vanoise, nous avons l’objectif de numériser un certain nombre de parcours, afin de permettre à des déficients visuels d’effectuer seuls ces trajets.
Est-ce vous qui avez décidé d’intituler cette balade de cette façon ?
Oui. J’ai baptisé cette balade de cette façon, car « cet aveugle insensé qui voulait voir autrement » est également le titre d’un livre écrit par Chantal Serrière dans lequel mon parcours est expliqué et que je vends au profit de la recherche ophtalmologique. Ce parcours est celui de mon acceptation du handicap.