L’Union européenne a annoncé le 1er décembre le lancement du programme Global Gateway, pour construire des relations fortes avec les autres continents, les pays en développement, et notamment les pays d’Afrique et du Moyen Orient.
Le 15 septembre 2021, lors de son discours sur l’état de l’Union, la présidente de la Commission de l’Union européenne (UE), Ursula von der Leyen, annonçait le lancement de l’initiative européenne Global Gateway, (Passerelle globale). Ce programme de connectivité vise à mieux connecter l’Union Européenne aux autres régions du monde en aidant à la construction d’infrastructures de qualité pour stimuler les échanges entre l’Europe et le monde et mieux intégrer les chaînes d’approvisionnement. Le projet inclut le développement des technologies vertes et numériques, pour lesquelles l’Europe montre quelques faiblesses par rapport aux États-Unis, à la Chine ou à la Corée du Sud.
Pour se différencier sans doute de la démarche « Nouvelles routes de la soie » (Belt and Road Initiative – BRI) de la Chine, l’Union s’engage à proposer des projets avec des normes de gouvernance élevées. L’objectif est d’accompagner les pays en développement vers la prospérité sans poser de menaces de dépendance. Le Global Gateway aidera l’UE à développer de nouvelles relations dans l’Indo-Pacifique, et améliorera la sécurité de l’UE, avec notamment un projet de câble optique entre le Portugal et le Brésil et déjà quelques projets énergétiques en Afrique. Mais le Global Gateway a vocation à inclure la plupart des projets de connectivité soutenus par chaque membre de l’UE.
Une concurrence pour la Chine
Bien que le Global Gateway et la BRI puissent être considérés comme des politiques concurrentes, l’UE juge très peu probable qu’il y ait une confrontation sérieuse entre l’UE et la Chine au sujet de la construction d’infrastructures dans des pays tiers. Certaines grandes entreprises européennes sont déjà impliquées dans certains programmes BRI et pourraient également participer à des projets Global Gateway. L’initiative européenne interdirait aux entreprises publiques chinoises de s’impliquer directement dans des projets soutenus par l’UE, mais les entreprises chinoises pourraient toujours participer à des consortiums dirigés par des entreprises européennes.
Les pays en développement auront davantage de choix pour mener à bien leurs projets. La Chine et l’UE devront faire les meilleures offres pour mener ces projets. Une certaine coopération, ou coordination pourraient être mise en place entre les projets BRI et Global Gateway. Les pays hôtes pourraient préférer inclure à la fois les projets soutenus par l’UE et la Chine afin de maintenir des relations équilibrées avec les deux puissances.
300 milliards d’euros
Entre 2021 et 2027, les institutions et les États membres de l’UE mobiliseront « jusqu’à 300 milliards d’euros d’investissements » dans :
- le numérique;
- le climat et l’énergie;
- les transports;
- la santé;
- l’éducation et la recherche.
Pour ces projets, l’UE « mettra en relation les institutions et les investisseurs, les banques et la communauté des entreprises » et dépendra ainsi en partie du secteur privé.
L’Europe mobilisera 2,4 milliards d’euros de crédit pour les pays d’Afrique subsaharienne et 1,08 milliard d’euros pour l’Afrique du Nord pour soutenir les énergies renouvelables, l’efficacité énergétiques, une transition écologiques juste, et le verdissement de l’économie. L’UE entend soutenir des initiatives telles que Power Africa. Elle aidera à développer l’hydrogène vert en ouvrant des opportunités de marchés à la fois pour l’approvisionnement et le développement de la demande pour les industries intensives en énergie. Le développement de l’initiative Afro-Européenne Green Energy (Énergie verte) contribuera à développer et à intégrer les marchés régionaux de l’énergie et à mettre en place un marché unique africain de l’électricité.
L’Union européenne apporte 4,6 milliards d’euros supplémentaire pour renforcer les connexions durable, en ligne avec la transformation verte et digitale. Après avoir réussi à étendre le réseau Trans-European Transport Network (TEN-T) aux Balkans occidentaux, à la Turquie et à des partenaires orientaux; l’Union européenne agira pour mettre en place un Réseau de Transport Transméditerranéen dans son voisinage méridional. Elle assurera la promotion et le renforcement de la connexion avec les corridors stratégique en Afrique subsaharienne et en Asie Centrale, en mettant en avant l’environnement et les standards européens.
Le programme Passerelle Globale comprend aussi des volets sanitaire et formation, pour lutter contre des pandémies, les prévenir et pour développer les capacités de formation dans les pays, afin d’en améliorer la gestion et la gouvernance.