Christopher Portier, l’un des responsables du groupe d’experts du Centre international de recherche sur le cancer sur le glyphosate avait des liens aune une association en guerre contre les pesticides. Il avait signé un contrat juteux avec un cabinet d’avocats engagé dans des procédures contre Monsanto, qui avait intérêt au classement de la molécule comme « probable cancérigène”. Enviscope.com a interrogé le CIRC sur ces points et publiera les réponses du centre dès qu’elles lui parviendront.
L’avis rendu par l’Agence internationale de recherche sur le Cancer le 20 mars 2015 a abouti à une large controverse sur les effets de cette molécule classée comme probablement cancérigène pour l’homme. Enviscope.com avait publié l’information dès sa diffusion par le CIRC.
Une controverse s’est développée depuis deux ans et demi. Elle a été particulièrement importante en France où certaines associations de défense de l’environnement et certains partis politiques se sont emparés des arguments du CIRC pour demander une interdiction de la molécule. De même au niveau européen.
Au centre du scandale, Christopher Portier, un toxicologue américain appelé à siéger dans le groupe d’experts chargé d’examiner la littérature scientifique mondiale sur le glyphosate. Or Christopher Portier n’avait pas déclaré au CIRC qu’il était employé par l’ONG américaine l’Environmental Defense Fund. Il a répondu seulement lors d’une audition en septembre dernier « Je travaille pour eux deux jours par semaine, principalement sur la pollution de l’air, sa modélisation et le changement climatique. Ce travail n’a rien à avoir avec les pesticides. Personne ne m’a donné un seul centime pour mes travaux sur le glyphosate et je n’ai aucun conflit d’intérêts. ». Portier reconnaissait donc dans le même temps ne pas être un expert de la la toxicologie des pesticides.
Contrat de consultant
De plus dans les semaines qui ont précédé la publication de l’étude du CIRC sur le glyphosate, Portier a conclu un contrat de consultant pour des firmes juridiques qui allaient attaquer Monsanto en prétendant que l’herbicide provoquait le cancer chez l’homme. Parmi ses tâches, il devait analyser les preuves scientifiques d’un document. Le contrat était particulièrement juteux, car Christopher Portier a facturé sa consultation pour un tarif de 450 dollars de l’heure. Il a facturé 19 heures pour lire un document de 2 pages avec un tarif de 450 dollars par heure, soit 8 550 dollars.
Après la publication de l’avis du CIRC, Christopher Portier a travaillé comme consultant d’octobre 2016 jusqu’à juin 2017 pour une prestation totale de 160 000 dollars, soit environ 355 heures en comptant sur son tarif par heure. Christopher Portier a de même signé un contrat de confidentialité l’interdisant de révéler qu’il travaillait pour des firmes juridiques, qui attaquaient Monsanto, alors que dans le même temps, il était l’auteur d’un rapport qui incriminait le glyphosate, dont Monsanto est l’un des producteurs, comme cancérigène.
Le site Risk Monger estime que ces fonds ont permis à Christopher Portier de voyager aux quatre coins du monde en profitant de conférences et de réunions pour diaboliser Monsanto et le glyphosate. Malgré les contrats signés et les sommes reçues, Portier a certifié qu’il n’avait aucun conflit et qu’il n’avait pas reçu d’argent à part ses activités à l’Environmental Defense Fund .
Voir: https://risk-monger.com/2017/10/13/greed-lies-and-glyphosate-the-portier-papers/Chrnloie