Guillot Industrie produit à Pont de Vaux ( Ain) des chaudières et des équipements de climatisation. A priori, l’entreprise n’est donc pas une grosse consommatrice d’eau. Pourtant, Guillot Industrie consommait au début des années 2000, plus de 40 000 mètres cubes d’eau par an : 43 770 en 2003, 48 150 en 2004, 43 789 en 2005 selon les estimations internes.
Christophe Bernard, du service Méthodes et Industrialisation de la filiale du groupe Atlantic a expliqué ce mardi 18 mars, lors d’une réunion organisée par le service environnement de la CCI de l’Ain, dans les locaux de l’entreprise, que le travail de chaudronnerie demande beaucoup d’eau. « Nous utilisons de l’eau pour réaliser les épreuves hydrauliques pour soumettre les équipements à surpression, nous utilisons aussi de l’eau pour dissiper lors des essais de chaudières, mais aussi pour des essais nécessaires en phase de recherche et de développement» explique Christophe Bernard. L’entreprise utilise aussi de l’eau dans le cadre des tests qualité.
Pompage dans la nappe
Longtemps l’entreprise a puisé de l’eau dans la nappe phréatique proche de la surface. Trois puits , profonds de 9,12 et 33 mètres permettent de chercher de l’eau en fonction du niveau de la nappe. Mais ce système d’approvisionnement avait ses limites. En cas d’abaissement du niveau de la nappe, suite à une longue sécheresse, l’entreprise peut être perturbée dans son fonctionnement. Le système a aussi ses limites car les rejets d’eau tiède posent aussi problème.
Pressée par la DRIRE ( Direction Régionale de l’Industrie, de a recherche, de l’Environnement), l’entreprise a étudié des solutions. Plusieurs réponses techniques ont été envisagées pour refroidir les eaux. Des tours aéro-réfrigérantes ( TAR) qui dissipent l’énergie par voie humide, directement dans l’air, sont économiques, mais elles imposent une surveillance très stricte du risque « légionelles », une bactérie qui peut proliférer et poser des problèmes de santé publique. Autre solution envisagée, le refroidissement par des « groupes froids ». Inconvénient : l’investissement aurait été élevé, le bruit important, et la présence de fluide frigorigène peut aussi créer un risque.
C’est la solution d’aéro-réfrigérants en voie sèche qui a été retenue.Elle représente un coût intermédiaire, produit un niveau sonore faible, ne comporte pas de risque légionelles, mais elle limite le refroidissement à la température de l’air extérieur. L’investissement s’élève à 340 000 euros. L’installation fonctionnera 24 heures sur 24 , avec une puissance de 40 KW.
Le bilan est positif. L’entreprise n’est plus tributaire des prélèvements dans la nappe, surtout en saison sèche puisque l’eau est réutilisée.
Guillot Industrie, appartient depuis 1974 au Groupe Atlantic spécialisé dans le génie climatique ( chiffre d’affaires de 710 millions d’euros en 2007, 2800 salariés, 17% de chiffre d’affaires à l’exportation). Le groupe produit des appareils de chauffage électrique, chauffe eau électriques, chaudières, appareils de ventilation. Guillot Industrie ( 40 millions de chiffre d’affaires en 2007, 200 personnes) produit des chaudières de 40 à 700 kW pour des équipements collectifs. La production des plus grosses chaudières ( 10 mégawatts) est plutôt sur le déclin, alors que le segment du milieu de gamme se porte bien. L’entreprise produit aussi des Pompes à Chaleur ( PAC) air/air ou pour la géothermie.
Voir aussi www.ain.cci.fr
