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Hépatite B: deux responsables de laboratoires produisant des vaccins mis en examen

Des responsables du laboratoire SmithKline Beecham (aujourd’hui GlaxoSmithKline, GSK) et Pasteur Mérieux MSD-Aventis Pasteur (Sanofi Pasteur MSD, siège à Lyon) ont été mis en examen par le juge Bertella Geffroy, chargée d’instruire des plaintes déposées par des patients qui s’estiment victimes de la vaccination contre l’hépatite B. Le chef de mise en examen serait “tromperie sur les contrôles, les risques et les qualités substantielles d’un produit ayant eu pour conséquence de le rendre dangereux pour la santé de l’homme”


Un virus très répandu

Le vaccin contre l’hépatite B prévient la survenue d’hépatites aiguës fulminantes, de cirrhoses, de cancers (cancer du foie) et son efficacité atteint pratiquement 100 %. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait recommandé la mise en place de programmes de vaccination généralisée avant 1995 dans les pays de forte endémie et avant 1997 dans les pays de faible endémie.

Le virus est très répandu : 370 millions de porteurs chroniques dans le monde. On recense 300 000 porteurs en France dont la moitié seulement connaît son statut. On enregistre 20 000 nouvelles infections par an dont 1 000 à 2 000/an évoluent vers la chronicité et 15 à 20 % des cancers du foie sont attribuables au virus de l’hépatite B.

La France a adopté une stratégie de vaccination orientée vers les nourrissons et les pré- adolescents avant l’âge de 13 ans. Mis en place en 1994, ce programme complétait l’immunisation des sujets à risques ( personnels médicaux par exemple) et permettait d’envisager une diminution de 90 % de l’incidence de l’hépatite B en vingt ans, avec l’élimination à terme du virus. L’homme est en effet le seul réservoir du virus et la vaccination est une solution pour tarir le stock de virus, comme cela a été réalisé avec la variole.

Chute du taux de couverture vaccinale


En 1998, le ministre de la Santé a décidé un moratoire en raison du risque ” allégué” d’affections démyélinisantes centrales ( sclérose en plaques) et en attendant les résultats d’enquêtes épidémiologiques. Plusieurs études ont fait état d’un lien possible entre la vaccination et l’apparition de symptômes. Ces constats ont incité à modifier les conditions d’administration du vaccin en prenant en compte le terrain des malades. Une plus grande vigilance a été demandée aux fabricants sur les produits et sur l’information des professionnels.


Mais l’effet sur l’opinion a été tel que la fin de la vaccination obligatoire en France a fait chuter la couverture vaccinale à 21% pour l’ensemble de la population et à 27% pour les nourrissons. Cette couverture reste de 90% aux USA, en Allemagne, en Italie. Dans son avis du 8 mars 2002, le Conseil supérieur de l’Hygiène Publique a maintenu la recommandation de la vaccination systématique de tous les enfants avant 13 ans.


La suite de l’instruction permettra d’approfondir l’examen en France du dossier. Dans une précédente procédure, une plaignante a été indemnisée par l’Etat.


michel.deprost@free.fr


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