L’hybridation de loup avec des chiens, est mise en avant par les opposants au premier. L’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage confirme la fiabilité des résultats du laboratoire Antagène auquel sont confiées les recherches. Selon Antagene les cas d’hybridation sont très rares.
La croissance des populations de loups en France ( plus 20% en un an) suscite l’opposition des professionnels de l’agriculture et de l’élevage. Ces professionnels, victimes des dégâts du loup, mettent en avant le rôle de l’hybridation dans le développement des populations de Canis lupus.
Depuis sa réapparition dans les milieux naturels en France, l’Etat a chargé l’Office national de la chasse et de la faune sauvage ( ONCFS) d’assurer le suivi du loup. Ce suivi repose d’abord sur la recherche d’indices de présence et de matériel biologique par les 3500 correspondants du réseau Loup-lynx. Il repose sur des analyses génétiques à partir des échantillons collectés.
L’Office a sélectionné le laboratoire Antagene ( situé à la Tour de Salvagny, près de Lyon) au terme d’un appel d’offres européen. La laboratoire est reconnu au niveau international sur la génétique des canidés et en particulier sur l’hybridation entre chien et loup. Un premier état des lieux des niveaux d’hybridation loup-chiens en France rendu public en septembre 2017 confirme l’hybridation à une fréquence faible. Sur 120 échantillons exploités, 1,5% montrent une hybridation récente, 6% correspondant à une hybridation plus ancienne. Ce taux est cohérent les taux observés dans d’autres pays européens.
D’autres recherches
Un collectif d’éleveurs et d’élus a depuis demandé au laboratoire allemand ForGen d’autres analyses au moyen de prélèvements sur les carcasses d’animaux domestiques victimes de prédations. Le collectif annonçai t que près de 80% des échantillons étaient inexploitables. Mais les échantillons restants montraient tous – selon ForGen – « un caractère hybride des animaux analysés ».
L’ONCFS et Antagene mettent en avant les différences entre les méthodes. Antagene travaille à partir d’échantillons de fèces, d’urine, de poils, ou de prélèvements sur des cadavres de loups retrouvés morts ou tués dans le cadre des prélèvements autorisés. Le collectif réalise des prélèvements sur des carcasses d’animaux prédatés.
Cette dernière méthode peut compromettre la fiabilité de l’analyse, le délai entre l’attaque et le prélèvement pouvant donner lieu à contamination par d’autres espèces. La seule exception concerne un loup tué lors d’un tir de défense à Bayons (Alpes de Haute Provence), sur lequel des échantillons ont été prélevés par le collectif d’éleveurs et d’élus, et par l’ONCFS.
Tous les échantillons analysés par Forgen aboutiraient à la conclusion selon laquelle les loups seraient des loups hybrides non italo-alpins. Les résultats d’Antagene montrent moins de 2% d’hybrides de première génération et 100 % d’origine italo-alpine.
Le loup tué à Bayons ne fait pas exception. En effet, d’après le collectif L113 qui fait partie des mandants de ForGen cet individu serait un hybride de loup balte et de chien berger allemand. A ce stade aucune information détaillée n’est disponible sur ce résultat et sur la méthodologie du collectif L113. Antagene identifie un loup d’origine italo-alpine.