Il n’y a pas d’économie, donc pas de richesse, d’emplois, sans industrie en bonne santé. C’est le message qu’ont voulu faire passer récemment lors des Etats généraux de l’Industrie, les responsables des chambres de commerce et d’industrie de la région.
Ces états généraux ont été mis en place pour faire avancer le chantier de réforme des Chambres de commerce, institutions parfois pluri-séculaires, qui doivent suivre l’évolution du tissu économique. Les CCI, a rappelé Jean François Bernardin, président de l’Assemblée des Chambres Françaises de Commerce et d’Industrie, ont engagé depuis plusieurs années un effort de modernisation, avec un allègement de la pression fiscale sur les entreprises. Les CCI vont aussi simplifier la carte de leurs implantations, pour être plus efficaces, tout en restant présentes sur le terrain.
Industrie indispensable
Mais le messages des Etats généraux Rhône-Alpes avait surtout pour thème l’industrie. Face à la mondialisation des marchés, aux pertes possibles d’emplois, il est illusoire de chercher des solutions dans d’autres secteurs en renonçant l’industrie, indispensable pour justifier par exemple des entreprises de services florissantes.
C’est le cas aussi en Rhône-Alpes, première région industrielle de France. Les données récentes sur l’industrie régionale ont été données à l’occasion des Etats généraux, dans un numéro de Coup de Projecteur, la lettre d’information de la CRCI.
L’industrie ( 77 000 établissements dont 35 000 hors du secteur de la construction) et le secteur du bâtiment de Rhône-Alpes produisent ne valeur ajoutée annuelle de 40,3 milliards. Construction et industrie représentent 650 000 emplois, selon une estimation de l’INSEE réalisée en 2006.
La région compte 68 000 entreprises de l’industrie et de la construction, dont une majorité de PME et même de très petites entreprises. En dehors du secteur de la construction, 13% seulement des entreprises comptent au moins 20 salariés. Ces entreprises emploient 80% de l’effectif total.
Compétitivité
Les filières régionales sont pour beaucoup assez compétitives et les pôles de compétitivité créés depuis trois ans ont amélioré leur compétitivité. L’économie régionale est très internationalisée, puisqu’un établissement sur trois dépend de capitaux étrangers. La mondialisation c’est cela aussi: des capitaux qui viennent en Rhône-Alpes et y créent des emplois.
Le poids de l’industrie est déterminant dans la production de la valeur ajoutée régionale: l’industrie, y compris le secteur énergétique crée 19% de la valeur ajoutée régionale, et la construction 7%.
Bien sûr l’emploi industriel a reculé de 9,4% de 1998 à 2007, mais ce recul est loin d’être général. De nombreuses entreprises industrielles innovent et exportent.
Elles sont donc compétitives. C’est à dire qu’elles offrent sur les marchés, français et mondiaux, des produits présentant le meilleur rapport qualité-prix. La vente de biens représente 80% des exportations, rappel la lettre de la CRCI. La compétitivité des entreprises industrielles régionale permet de faire progresser les exportations, et de dégager un excédent commercial qui apporte les moyens de payer la facture énergétique.
Coup de Projecteur rappelle aussi que l’industrie est la source de 90% de l’effort de recherche et de développement. EN 2005 les entreprises ont consacré 2,831 milliards d’euros en R et D, soit 1,7% de la richesse régionale, contre 1,3% au niveau national.
Les entreprises industrielles, rappelle l’étude de la CRCI sont contribuables pour 51% des recettes générées par la taxe professionnelle. Le produit de la TP s’élève en moyenne à 1,75 milliards d’euros.
Innovation,formation, investissement: l’industrie a besoin de ces ingrédients pour fonctionner. Elle a aussi besoin, rappelle la CRCI « d’une large reconnaissance sociale ».
Coup de projecteur numéro 2: septembre 2008 Pour en savoir plus sur la CRCI Rhône-Alpes, www.rhone-alpes.fr