Le rapport public des juridictions financières rendu public ce mardi par la Cour des Comptes, estime à 200 le nombre des friches industrielles laissées en montagne par les exploitants d’installations dédiées à la pratique du ski.
Les images de promotion diffusées abondamment par Domaines Skiables de France, sont invariablement celles de pentes neigeuses étincelantes, d’un manteau immaculé, sous un ciel sans nuage. C’est évidemment une présentation trompeuse, qui dissimule les impacts innombrables, et durables, sinon définitives que crée une pratique non naturelle du ski.
Le ski nature, c’est le ski de randonnée, pour lequel la montagne se mérite. En restant belle où qu’on se trouve. Mais depuis plusieurs décennies, l’industrie du ski ( c’est comme les filières chimiques, énergétique une activité à forte empreinte sur les paysages) a tissé une toile d’installations sur des milliers de kilomètres. En dehors des constructions des stations elles-mêmes, pistes, téléphériques, télésièges, remonte pente, réseaux d’enneigeurs, mais aussi pylônes, câbles, réseaux enterrés, ont été mis en place au prix de terrassements gigantesques.
Ces équipements encore utilisés en hiver sont au repos la plupart des mois de l’année. Seuls fonctionnent judicieusement des équipements utilisables en belle saison. Il est bien de valoriser ce qui peut répondre à une demande large, avec un impact proportionné qui peut paraitre raisonnable. La montagne est donc autour des stations et parfois loin, les paysages sont métamorphosés.
Longtemps, seules des initiatives privées, associatives, ont pris en charge le démontage. Cela a été le cas d’actions de Mountain Wilderness. Domaines Skiables de France, s’est lancé dans le mouvement. Mais le mouvement doit être élargi et accélérer. » Cela est d’autant plus important que des friches industrielles apparaissent dans les montagnes. Près de 200 installations inutilisées et non démontées sont recensées au niveau national. En l’absence d’actions fortes de rénovation du patrimoine existant, des friches immobilières risquent de se développer. »
Le rapport de la Cour des Comptes rappelle que » ce n’est que depuis 2016 que la loi impose aux autorités organisatrices l’obligation de démanteler les remontées mécaniques définitivement inutilisées. Toutefois,aucune sanction n’est prévue et aucune obligation n’existe pour les installations construites avant 2016 Faute de provision dans les comptes des collectivités territoriales ou des exploitants, seules des initiatives ponctuelles et privées permettent de répondre en partie à l’enjeu de remise en état des sites fortement impactés par ces activités de loisirs La nécessité d’une gouvernance élargie et d’une meilleure préservation des ressources naturelles. »
En dehors de la recommandation des juridictions financières, on peut imaginer que les stations se lancent chacune dans un plan précis et rapide de démantèlement de leurs équipements obsolètes.