Sylvian Herbin, directeur régional Enedis Alpes et Patricia Mela, directrice territoriale Enedis Isère, ont fait le point le 31 mars sur la mise en oeuvre de la stratégie de transition écologique de l’entreprise en Isère.
En application de la loi de transition écologique de 2015 la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique doit atteindre 40 % en 2030, ce qui implique une forte évolution des réseaux de transport et de distribution d’électricité. Enedis, principal gestionnaire du réseau de distribution d’électricité, exploite, modernise 1,4 million de kilomètres de réseau électrique basse et moyenne tension en France (220 et 20 000 Volts) et gère les données associées.
L’entreprise a entamé depuis plusieurs années de profondes mutations visant à faciliter le développement de la production d’électricité renouvelable, l’enjeu étant d’y parvenir tout en garantissant la sécurité, la sûreté du système électrique, ainsi que la qualité d’alimentation et de distribution pour ses clients. L’entreprise entend parallèlement réduire son empreinte carbone de 20 % d’ici 2025 et atteindre la neutralité carbone en 2050. Dans ces perspectives, Enedis investit plus de 4 milliards d’euros par an pour moderniser le réseau et l’adapter aux nouveaux besoins (maîtrise énergétique, véhicules électriques, autoconsommation…), dont environ 1 milliard d’euros pour la résilience des installations, notamment face aux conditions climatiques sévères.
Dans le département de l’Isère, ce sont 64 M€ qui ont été dépensés en 2020, avec un programme d’investissement spécifique de 34 M€ pour la reconstruction du réseau sur plusieurs années suite aux intempéries de novembre 2019. Le temps de coupure moyen sur un an a ainsi été ramené sous les 65 minutes en 2020 (il est de 70 minutes au niveau national).
Afin de répondre aux nouveaux défis du réseau public de distribution d’électricité, Enedis privilégie l’intégration de techniques innovantes et optimise ses investissements sur les matériels à remplacer et les installations existantes. Pour préparer et accompagner ce virage technologique majeur, Enedis a investi dans de nombreux projets pilotes en France. Ces derniers permettent de développer les réseaux de demain ou “Smart Grids“, où convergent les technologies issues de l’électrotechnique, de l’information et des télécommunications.
Le déploiement de Linky bientôt achevé
Le compteur communicant Linky est la “pierre angulaire” de ce nouvel ensemble pour accompagner la transition écologique. Il permet en effet la mise en place de nouveaux services :
- des interventions à distance sans rendez-vous et sans mobilisation pour le client (mise en service, changement de puissance, relève, résiliation), avec des délais réduits (24 heures au lieu de 5 jours).
- accès aux données de consommation pour tous les usagers via un espace personnel sécurisé sur internet. Ces informations permettent à chacun d’identifier les postes sur lesquels agir pour maîtriser sa consommation.
- facturation sur la base des consommations réelles et non plus estimatives.
- Possibilité pour les fournisseurs de diversifier leurs offres tarifaires.
Fin février 2021, près de 500 000 compteurs Linky avaient déjà été posés dans le département, soit 83 % de l’objectif de couverture totale à atteindre fin 2021.
Un rôle d’accompagnement
Autre enjeu du réseau, l’intégration croissante des véhicules électriques et de leurs infrastructures de recharge. Pour participer à l’essor du véhicule électrique, Enedis noue des partenariats avec les acteurs de la mobilité électrique afin de co-construire les solutions permettant son développement. Dans les Alpes, l’entreprise a notamment accompagné l’entreprise Jean Lain Automobiles qui a installé des bornes de recharge sur ses concessions. Sur son site de Grenoble, Enedis a également lancé une expérimentation sur un dispositif de branchement innovant adapté aux flottes d’entreprise, développé par la start-up grenobloise Gulplug. Ce dispositif est en train d’être adapté sur des véhicules Enedis avec le concours du Campus des Métiers et des Qualifications AURA.
En vue de faciliter l’intégration des moyens de production d’énergie renouvelable, Enedis entend accompagner les producteurs dans la réalisation de leurs projets, en particulier pour faciliter les raccordements. En Isère, l’entreprise joue ainsi un rôle de facilitateur dans l’accompagnement des projets de centrales villageoises. L’Isère est un département prolifique en la matière. En effet, des collectivités, situées aux quatre coins du département, ont engagé plus de 300 projets. Pas moins de sept collectifs de citoyens sont également investis dans la transition écologique et sont accompagnés par Enedis afin que les projets aient des coûts de raccordement limités et engendrent le moins de travaux d’adaptation sur le réseau de distribution.
