Lors de son audience de ce 20 décembre, le Tribunal de Commerce de Lyon a donné son accord au plan de reprise par continuation de la société KEM ONE SAS proposé par Alain de Krassny, associé à la société d’investissements OpenGate Capital.
« Je suis très heureux de m’associer avec OpenGate Capital pour la reprise de cette société qui a de réels atouts, et dont je connais bien l’activité » a déclaré Alain de Krassny. « Par cette alliance, nous avons voulu capitaliser sur nos atouts respectifs, pour optimiser à la fois la vision stratégique et la vision industrielle de cette activité vinylique », explique Julien Lagrèze, Directeur général Europe d’OpenGate Capital.
” Après des années de tourmente économique, neuf mois très intenses d’un travail acharné et d’une mobilisation totale des organisations syndicales, du gouvernement, des services de l’Etat, des élus locaux et des acteurs de la filière pétrochimique (Total, Arkema, Lyondell Basel, EDF), Kem One est aujourd’hui durablement sauvé.” a expliqué le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg.
La preuve de l’alliance des forces productives
Arnaud MONTEBOURG, Ministre du Redressement productif, salue avec beaucoup de satisfaction ce mariage entre un industriel et un financier qui scelle l’avenir productif de Kem One. Pour le ministre du redressement productif, ” cette victoire est la preuve que l’alliance des forces productives permet d’affronter les plus grandes difficultés et est un atout majeur dans la défense de la base industrielle française.“
« Pour l’économie du Grand Lyon, de toute notre région, et plus largement pour l’ensemble de la filière pétrochimique française dont Kem One est le maillon essentiel, le maintien de cette activité était indispensable. Le Grand Lyon restera naturellement mobilisé auprès de l’entreprise pour l’accompagner dans son développement » a déclaré Gérard Collomb, président du Grand Lyon.
Une filière vinylique en surcapacité
Le groupe Arkema, ancien propriétaire des unités de Kem One SAS, a abandonné l’ensemble des créances qu’il détenait sur Kem One SAS, créances qui avaient été intégralement provisionnées. Arkema a aussi ajusté certaines prestations commerciales fournies et pris l’engagement d’assurer le reclassement interne de 100 salariés de Kem One SAS. Au delà du montant provisionné au premier trimestre 2013 après la mise en redressement judiciaire de Kem One, Arkema constatera au 4ème trimestre une charge nette estimée entre 15 et 20 millions d’euros.
Kem One Sas est une entreprise chimique spécialisée dans l’amont de la filière vinylique. La filière vinylique englobe les activités de production de molécules à partir de chlore, extrait du chlorure de sodium ( sel de mer) , et à partir d’éthylène, produit à partir de pétrole.
KEM ONE SAS comprend les sites de l’activité amont en France qui emploient 1300 personnes réparties sur le siège social à Lyon Gerland, et sept sites industriels : Balan (Ain), Saint-Fons (Rhône), Saint-Auban (Alpes de Haute-Provence), Berre, Fos-sur-Mer.
L’aval de la filière est constitué d’autres entreprises qui mettent en oeuvre les produits de Kem One Sas comme le polychlorure de vinyle pour des applications dans le secteur du batiment et de l’automobile. Le PVC est une matière plastique très couramment utilisée, dont la production est largement répandue dans le monde entier. Des capacités de production importantes existent sur tous les grands marchés continentaux. En Europe, les capacités de production d’éthylène, de soude, de PVC sont excédentaires par rapport à la demande continentales, ce qui explique en partie les difficultés auxquelles est confronté Kem One SAS.