Calculer le potentiel photovoltaïque de tout point de la planète, en particulier bien sûr d’un toit, c’est la performance du système mis au point par Kilowattsol, une jeune pousse créée par Xavier Daval, au sein de l’incubateur d’entreprise Créalys.
Le concept a pu se développer grâce à la rencontre, dans le cadre de Créalys de Xavier Daval, diplômé de la filière Electronique et Electrotechnique et Automatisme de Lyon 1, fort d’une expérience industrielle à l’étranger, et de Dominique Dumortier,docteur, chercheur au Laboratoire des Sciences de l’Habitat ( LASH) recherche sur l’Habita de l’Ecole Nationale des travaux Publics de l’Etat ( ETPR, Vaulx- en-Velin) .
Xavier Daval voulait absolument s’engager dans le développement de techniques positives pour l’environnement. Dominique Dumortier travaillait avec ses collègues depuis plusieurs années sur la création d’une base d’informations contenant des données sur le flux solaire et lumineux à la surface de la Terre, en vue d’en exploiter l’utilisation dans l’habitat. Le voisinage lyonnais a catalysé la réaction et accéléré a mise au point de l’innovation. Une innovation expliquée ce mardi matin à Lyon.
« Le système intègre dans un boitier un appareillage permettant d’acquérir des données qui sont ensuite exploitées lors d’un chargement par internet sur un système de calcul. Le boîtier , posé sur un toit, calcule la plus grande pente, enregistre les coordonnées GPS, prend une photo à 360 degrés dans le sens horizontal, et à 180 degrés dans le sens vertical. Il enregistre les masques dont l’effet sera calculé ensuite par simulation de la course du soleil ». En résumé, le système enregistre ce que le toit « voit ( et reçoit) et non pas ce que l’artisan, le client, l’architecte qui restent au sol calculent.
Les données sont exploitées à distance après chargement sur un site. Un logiciel de simulation permet de calculer, avec une marge d’erreur de 5%, la quantité d’énergie solaire reçue par une toiture, ou par plusieurs éléments de toiture en cas d’architecture complexe.
Le système Kilowattsol permet de réaliser des devis plus précis et d’estimer la rentabilité d’une installation dans le cadre de l’achat de l’électricité. Un devis comprend la production d’une étude protégée par la confidentialité, remise au maître d’ouvrage, d’un document remis à l’artisan qui a réalisé la mesure, et même d’un document pour l’établissement bancaire sollicité pour l’octroi d’un prêt. Le devis sera facturé 150 euros. Le système Kilowattsol permet aussi des requêtes plus simples, comme il permet aussi de réaliser des études complexes, où le temps passé d’ingénierie permet un travail sur mesure.
Même si les architectes peuvent être intéressés, la clientèle première est celle des installateurs, en premier lieu les artisans qui peuvent proposer des prestations et des résultats plus précis. Les entreprises qui installent de nombreux panneaux sont évidemment très intéressées.
C’est en Allemagne que Kilowattsol va prospecter ses premiers clients. Le marché allemand du photovoltaïque est très avancé et croit de 30% par an depuis quatre ans. C’est là que l’entreprise va trouver rapidement les moyens de son développement, en déployant une force de vente efficace.
Le marché français, moins avancé, sera abordé après, mais Kilowattsol prévoit de participer activement au programme de formation d’artisans mis en place par l’ADEME, qui devait permettre de mette à niveau 1000 artisans par an pendant cinq ans. Mais c’est tout l’Europe que vise l’entreprise lyonnaise.
Kilowattsol, primé au neuvième concours national d’aide à la création d’entreprise innovante, est actuellement hébergé à l’ENTPE, au sein même du LASH. L’entreprise prévoit de réaliser cette année, avec un effectif de 5 personnes, un chiffre d’affaires de 120 000 euros, et un résultat fortement négatif (moins 217 000 euros) en raison des investissements de recherche et développement. L’exercice 2009 devrait dégager un chiffre d’affaires de 652 000 euros, et une perte moindre à 180 000 euros, avant un troisième exercice très profitable dégageant un résultat de 485 000 euros pour un chiffre d’affaires de 1,6 million d’euros.