La CNR doit draguer les sédiments du barrage-centrale de Génissiat

Les chasses suisses du Rhône sur le barrage de Verbois, en aval de Genève, en juin 2012, ont provoqué l’envasement du pied du parement amont du barrage de Génissiat, propriété de la Compagnie Nationale du Rhône. L’envasement dépasse la cote de 295 m NGF (Nivellement Général de la France) référence pour garantir la sûreté de l’ouvrage.

Au lieu de 1,7 million de mètres cubes, les chasses qui n‘avaient pas été réalisées depuis neuf ans, ont entrainé une quantité de sédiments presque double. Pour éviter une pollution du Rhône, la Compagnie Nationale du Rhône avait multiplié les maneuvres. Les sédiments avaient été retenus et les eaux du fleuve étaient restées assez propres pour éviter les effets sur la faune piscicole.

10 000 mètres cubes à déplacer

L’opération consiste à déplacer 10 000 mètres cubes de sédiments. La précédente opération en 2008 concernait un volume de 11 200 m3, composé principalement de bois. La dragage est réalisé dans le cadre de l’arrêté inter-préfectoral du 18 mars 2011, autorisant au titre du Code de l’Environnement des opérations de dragage d’entretien sur le domaine concédé à la CNR. L’opération a fait l’objet d’une demande d’autorisation préalable auprès de la police de l’eau et d’avis de la Dreal, de l’ARS (Agence régionale de Santé), de la DDT et de l’Onema (Office national de l’eau et des milieux aquatiques)

L’entreprise Tournaud mobilise une grue sur ponton munie d’une benne preneuse capable de récupérer les sédiments à 35 m de profondeur. Les sédiments sont ensuite chargés sur une barge à clapet, pour être restitués en amont dans une zone plus profonde de la retenue.

Des prélèvements pour garantir l’absence d’impact

La CNR a procédé à l’évaluation des incidences environnementales de ces travaux. Des prélèvements de sédiments et d’eau analysés par des laboratoires indépendants ont montré l’absence d’éco-toxicité des sédiments, qui peuvent donc être restitués au Rhône sans incidence sur le biotope local. Les remises en suspension restent limitées dans le temps et dans l’espace, sans propagation à l’aval.

Pendant la période de dragage, des mesures et analyses sont réalisées régulièrement en aval de la zone de remise à l’eau des sédiments pour contrôler la turbidité des eaux, l’oxygène dissous et la température et limiter le taux de matière en suspension.

Un million d’euros

Les travaux, qui s’échelonnent sur 11 semaines, représentent un coût total d’un peu plus de 1 M€ HT. La CNR estime que les Services Industriels de Genève, propriétaires du barrage de Verbois, devraient prendre en charge ces travaux. Jusqu’à présent, l’évacuation des sédiments récupérés après des chasses était réalisée par la CNR, sans demande de participation ou de prise en charge. Cette fois, la CNR estime que les sédiments relargués ont dépassé les volumes prévus. La CNR a adressé à l’entreprise suisse une demande restée à ce jour sans réponse.

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