En 2022, La France a été importatrice nette d’électricité pour la première fois depuis 1980, selon le bilan annuel de Réseau de Transport d’Electricité.
Pour la première fois depuis 1980, le solde des échanges de la France avec les pays voisins a été importateur net en 2022, avec un solde
net de 16,5 TWh, un peu moins de 4 % de la consommation nationale d’électricité. La France , précise RTE, a été globalement importatrice chaque mois de l’année, à deux exceptions près. En février 2022 le solde a été exportateur grâce à
une production éolienne nationale abondante et à des températures élevées qui ont réduit la demande en chauffage. En mai 2022, le solde a été proche de l’équilibre.
Le solde des échanges s’est creusé en particulier pendant l’été, période durant laquelle la France est habituellement fortement exportatrice : les mois de juillet, août et septembre ont représenté à eux seuls 60 % du solde négatif, soit 10 TWh
d’imports. Ce phénomène résulte directement de la disponibilité historiquement basse du parc nucléaire et de la moindre production hydraulique en raison des sécheresses printanière et estivale qui ont touché l’Europe durant cette période. C’est ainsi que le niveau des lacs de retenus a été très bas, avec en particulier le niveau historiquement faible du lac de Serre-Ponçon, dans les Hautes-Alpes.
Les importations fortes lors des périodes tendues en hiver est habituel et s’explique par la
forte thermo-sensibilité de la consommation française ( Note de la rédaction: due aux performances médiocre du parc immobilier, résidentiel et tertiaire) . En 2022, cette tendance importatrice a été accentuée en raison de la réduction de la production nationale.
Pour autant, la France a pu bénéficier de débouchés pour exporter la production en particulier nucléaire et renouvelable lors de
périodes moins tendues, en février ou durant la deuxième moitié du mois de décembre.
Par ailleurs, les importations permettent aussi de profiter de périodes où la production dans les pays voisins est majoritairement renouvelable et donc à la production éolienne en Allemagne et en Espagne;.
Fortes importations d’Allemagne et d’Espagne
Ainsi,la France a été dépendante des importations pour la sécurité d’approvisionnement une faible partie du temps, alors que le
solde des échanges a été importateur près de 70 % du temps sur l’année 2022. En 2022, la France a été importatrice nette sur la frontière avec l’Allemagne et la Belgique (pour 27 TWh), ce qui était déjà le cas en 2021 (10 TWh). Elle est restée très largement exportatrice sur les frontières italienne et suisse (respectivement 18 et 12 TWh d’exports).
En revanche, elle est devenue importatrice sur les frontières britannique (10 TWh) et espagnole (9 TWh). Sur cette dernière frontière, l’inversion du sens des échanges s’explique par la réduction particulière de la disponibilité du parc français mais également par la mise en place du mécanisme ibérique consistant à plafonner le prix du gaz pour la production d’électricité et se traduisant par des prix de l’électricité plus faibles que dans les autres pays européens.
Ainsi, dans la limite des capacités d’échanges disponibles, la production d’électricité espagnole, moins chère que celle de ces voisins, a été utilisée en priorité avant le démarrage de centrales au coût de fonctionnement plus onéreux, de l’autre côté de la frontière ou ailleurs en Europe.