La LPO AuRA demande au préfet de région l’interdiction définitive du déterrage des blaireaux pendant la période d’élevage des jeunes.
La LPO Auvergne-Rhône-Alpes a écrit au préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes pour demander l’interdiction définitive des périodes complémentaires de déterrage des blaireaux à des fins de capture et d’abattage. La France, rappelle l’association, fait partie des derniers pays européens à persécuter cette espèce, et elle est surtout la seule à autoriser leur déterrage en pleine période d’élevage des jeunes. Des arrêtés sont accordés pour des périodes complémentaires par les préfets des départements.
Plus que jamais, la LPO AuRA rappelle qu’elle lutte pour la protection des animaux sauvages et tente de réduire les destructions volontaires que subissent de nombreuses espèces sous couvert de « régulation » et de limitation de propagation des zoonoses.
Pas nécessaire pour des raisons sanitaires
La chasse des blaireaux est, entre autres raisons, menée pour prévenir la tuberculose bovine. Or, avance l’association, un avis d’août 2019, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) affirme que « la vénerie sous terre n’a aucun effet préventif sur la zoonose ». Pour la LPO, la situation en Grande-Bretagne confirme ce constat et ce pays va mettre fin à l’abattage massif des blaireaux au profit de la prophylaxie et du développement de la vaccination des bovins.
Malgré les dégâts qu’il peut occasionner (aux terrains, à certaines cultures) le blaireau n’est pas considéré comme une espèce nuisible. Il est inscrit sur la Liste rouge des espèces protégées de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature). L’espèce s’autorégule. Le département du Bas-Rhin, qui a interdit la chasse du blaireau depuis quinze ans, n’a à ce jour constaté ni surpopulation ni dégât majeur sur les parcelles agricoles. Les constats sont les mêmes en Belgique, en Espagne et en Italie.
Une chasse violente
La LPO met en cause « les lobbies cynégétiques et leur lutte pour conserver des pratiques « traditionnelles » qui font prendre à la France un immense retard par rapport à ses voisins européens sur l’interdiction totale de ce modèle de chasse inacceptable ». La LPO AuRA s’associe à la grande majorité des Français qui trouvent la pratique de la vénerie sous terre cruelle. « Menés avec une grande violence, le déterrage et l’abattage des blaireaux, notamment pendant la période d’élevage des jeunes, choquent bon nombre de citoyens, qui se rendent aujourd’hui compte que notre écosystème est en équilibre fragile. En effet, le déclin de la biodiversité depuis plusieurs années nous alarme et nous questionne sur certaines pratiques. La protection de la faune sauvage est essentielle pour limiter cet effondrement hélas déjà largement engagé. »