La maitrise du foncier doit permettre de développer l’agriculture

Chaque année en Rhône-Alpes, entre 500 et 700 exploitations agricoles disparaissent, a rappelé mercredi Jean-Jack Queyranne, lors d’une visite à Vienne et à Grigny consacrée aux questions foncières. Le foncier est l’un des piliers, fragile, de toute agriculture.
Or, les exploitations agricoles doivent affronter beaucoup de difficultés pour maitriser le foncier. Les parcelles sont souvent très émiettées. Mais surtout, le mouvement de déprise agricole a depuis des années imposé des réorganisations aux exploitations. Les exploitations se sont étendues. Des bâtiments agricoles ont été abandonnés. Des habitations ont été rachetées par des propriétaires non agriculteurs. Et le prix des terrains a considérablement augmenté presque partout.

Il devient difficile pour de futurs agriculteurs, d’envisager une installation, synonyme d’engagements financiers très lourds, voire risqués. Pourtant, dans les lycées agricoles, les candidats ne manqueraient pas.
Il faut donc conserver un capital foncier qui puisse être mis à disposition d’exploitants, sans faire peser de trop lourdes charges et de trop grands risques. Et ce foncier doit permettre non seulement de préserver des exploitations, mais d’en créer de nouvelles. ” Il faut inverser un mouvement de 250 ans ” explique Gérard Leras, conseiller spécial en charge du foncier à la Région Rhône-Alpes. Pour Guy Palluy, Conseiller régional, la future Politique Agricole Commune de l’Europe devrait permettre la création d’exploitations moins étendues en allouant des aides non pas en fonction du volume de production, mais en fonction de la dimension ” aménagement du territoire”.

Aussi les céréales

Pour mettre à disposition ces terrains, il faut d’abord repérer des secteurs favorables, en raison de la présence d’un marché. Le maraichage peut être une bonne voie. « Mais il faut penser aussi grandes cultures, comme les céréales, le blé pour la production de farine » explique Gérard Leras.
Un projet doit ensuite déboucher sur la maitrise du foncier. Les solutions sont multiples. Mais une commune ne peut acheter un terrain agricole qui est obligatoirement préempté par la SAFER, société habilité à gérer les transactions de terres agricoles. Il est nécessaire de mettre en place des organisations capables de négocier avec la SAFER. Ce peut être le cas d’un syndicat mixte, comme le Syndicat Mixte des Monts d’or, qui depuis vingt ans mène des actions en faveur de l’agriculture du Mont d’Or, au nord ouest de Lyon.
Une fois la maitrise acquise, la collectivité peut mettre le foncier à disposition d’un exploitant, moyennant un loyer. La collectivité peut aussi investir dans des bâtiments techniques qui seront eux aussi loués. Mais d’autres montages existent, comme les montages proposés par l’association Terres de Liens, qui propose à des investisseurs d’acquérir du foncier afin de le mettre à disposition d’exploitants agricoles. L’innovation en matière agricole n’est pas seulement technique, elle est aussi juridique et financière.

michel.deprost@enviscope.com

LinkedIn
Twitter
Email

à voir

Related Posts

Mag2lyon numéro 163

NEWSLETTER

Rececevez réguliérement par mail nos dernier articles publiés

Lire la vidéo
Lire la vidéo
Lire la vidéo

Derniers articles publiés

Enquêtes

Reportage Vin 31

Dossiers

Territoires

Environnement

Energie

Mobilité

Médiathèque

économie

économie durable

bioéconomie

économie circulaire

Construction et aménagement

Recherche

Welcome Back!

Login to your account below

Retrieve your password

Please enter your username or email address to reset your password.