Protégées à l’échelle nationale par une loi de 1976 et un arrêté ministériel de 2009, les espèces d’hirondelles et de martinets subissent depuis 30 ans un déclin alarmant : les populations auraient reculé de 30% pour les hirondelles et jusqu’à 48% pour les martinets en Auvergne-Rhône-Alpes. Dans la métropole de Lyon, l’hirondelle de fenêtre a presque déserté Lyon et l’hirondelle rustique est au bord de l’extinction.
Plusieurs facteurs provoquent ce déclin. La disparition en 30 ans de 80 % des insectes nourriture exclusive des martinets et hirondelles, entraine un appauvrissement alimentaire. L’utilisation massive des pesticides réduit les populations d’insectes et peut empoisonner les oiseaux. L’urbanisation, la multiplication des infrastructures, des constructions non adaptées au mode de vie des oiseaux, la réfection des bâtiments et la modernisation des constructions, réduisent les possibilités de nidification.
Pour enrayer ce déclin, la Métropole de Lyon a élaboré avec la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) du Rhône un plan de sauvegarde à destination des quatre espèces nicheuses : le martinet noir, le martinet à ventre blanc, l’hirondelle rustique et l’hirondelle de
fenêtre.
Trois actions seront lancées dès 2023.
L’amélioration de la connaissance de la présence de ces espèces dans la métropole sera permise par des inventaires naturalistes mais également l’implication des habitants avec des enquêtes ciblées. La sensibilisation de tous les acteurs du territoire : habitants, élus des collectivités, entreprises, agents métropolitains, professionnels du bâtiment…
La conservation et la restauration des colonies seront facilitées en installant des nichoirs.
Plusieurs initiatives ont été lancées pour anticiper l’arrivée de ces migrateurs dès la mi-mars. Des nichoirs à martinet noir seront posés sur certains bâtiments propriété de la Métropole. Le premier bac à boue, permettant aux hirondelles de construire ou réparer leur nid, a été créé sur les bords du Rhône, près de la dernière colonie lyonnaise d’hirondelles de fenêtre. Enfin, des supports de sensibilisation sont en cours de création pour présenter les différents enjeux liés à ces espèces et inciter tous les acteurs, et notamment les professionnels du bâtiment, à agir pour leur protection.
Une prévision budgétaire a été estimée à 120 000 euros sur quatre ans. Une évaluation tous les 5 ans, afin de réajuster les objectifs, les actions et le budget associé. Les effets du plan seront jugés notamment au regard du maintien des populations, déclare Pierre Athanaze, Vice-président délégué à l’environnement, la protection animale et la prévention des risques. Pour Denis Verchère, Président de la LPO du Rhône : « Notre association sensibilise depuis de nombreuses années à la disparition des hirondelles et martinets. Nous sommes fiers de partager ce projet ambitieux avec la Métropole de Lyon et inciter toutes les parties prenantes (habitants, élus, entreprises…) à s’engager en faveur de ces espèces en danger. »