Le 6 juillet avait lieu aux Allues, en Savoie, l’inauguration du site de référence scientifique de la Montagne du Saut. Ce « laboratoire à ciel ouvert » est dédié à l’étude et au suivi de la biodiversité en lien avec les changements climatiques.
Lors de la journée du 6 juillet organisée aux Allues, en Savoie, des chercheurs ont présenté sur le terrain les résultats de leurs travaux en présence de nombreux partenaires scientifiques, de représentants de la commune et des membres du Conseil scientifique du Parc national de la Vanoise.
La veille, à Méribel, une conférence avait permis à un large public d’en savoir plus sur les lacs d’altitude, sur le glacier de Gébroulaz et sur l’évolution du climat dans les Alpes.
Situé sur la commune des Allues, le site de la Montagne du Saut couvre une surface de 1340 hectares. Il se déploie entre 2050 et 3500 mètres d’altitude avec des expositions variées. Il s’agit d’un espace très représentatif de la très grande diversité des paysages alpins : glacier blanc et glacier rocheux, pelouses et landes alpines, falaises et éboulis, lacs et torrents.
Un site de référence
La montagne du Saut a été choisie comme site de référence en raison du faible nombre d’activités humaines susceptibles de perturber le milieu naturel. Les alpages ne sont en effet plus parcourus par des troupeaux depuis près de 50 ans. En dehors de la randonnée et de la pêche sur le lac du Mont Coua, les seules activités pratiquées sont les travaux scientifiques, dont la réalisation d’un inventaire général de la biodiversité. Tous ces travaux sont conduits dans le respect de l’environnement et de la réglementation du cœur du Parc national, et sont suivis par le Conseil scientifique du Parc.
L’objectif du Parc est de favoriser les travaux permettant de comprendre la dynamique des milieux et de la biodiversité en relation avec les changements climatiques. Les scientifiques peuvent aussi comparer des milieux semblables en libre évolution avec ceux supportant des activités.
Partenaire de cette démarche, et soucieuse de valoriser et faire connaître ses patrimoines naturels, la commune des Allues a signé avec le Parc une convention de maîtrise d’usage jusqu’en 2032. Le site de le Montagne du Saut est aussi voulu comme un centre d’intérêt pour le territoire, ses habitants et ses visiteurs.
Nombreux programmes en cours
Les programmes et partenariats en cours:
- Suivi du bilan de masse du Glacier de Gébroulaz – Glacioclim (IGE Grenoble)
- Étude du glacier rocheux de Chanrouge (IGA-Pacte Grenoble)
- Réalisation de la carte géomorphologique (Université de Paris 1 – laboratoire Pacte/IGA)
- Lacs sentinelles (Edytem, Carrtel, Chrono-environnement, LCME,…)
- Effet du changement climatique sur les rivières glaciaires (Inrae Lyon)
- Suivi de la végétation (protocoles alpages-sentinelles) (Inrae Grenoble)
- Inventaire généralisé de la biodiversité (ATBI) en 2020 dans le cadre du programme européen franco-italien Pitem Biodiv’Alp
- Roc-Veg « Adaptation des habitats rocheux périglaciaires alpins dans un contexte de changement climatique » (CBNA)
- Thèse d’Anaïs Zimmer « Futur des paysages périglaciaires : écosystèmes alpins et déglaciation dans les Andes Tropicales et les Alpes Françaises » (Département Géographie et environnement de l’Université du Texas à Austin et CBNA)
La montagne du Saut peut accueillir aussi bien des travaux d’instrumentation (station météo, capteurs…) et d’imagerie (haute résolution, time laps…), que l’étude d’espèces de montagne (lagopède, lièvre variable,…), les recherches sur le permafrost ou encore l’étude de l’histoire des usages (pastoral, tourisme, mines…) et le programme refuges-sentinelles mené par le Laboratoire d’excellence Innovation & Territoires de Montagne (LabEx Item) et le Parc national des Écrins.
L’accès au site se fait à pied ou exceptionnellement par une piste 4×4 (circulation soumise à autorisation car traversant la Réserve naturelle du Plan de Tuéda) depuis Méribel-Mottaret. Le refuge communal du Saut, avec bivouac possible, est situé à proximité immédiate.