Un projet de développement d’une forêt laissée en libre évolution à la frontière franco-allemande, un autre projet de forêt urbaine, pour la Métropole de Lyon : les forêts reviennent un peu sur le devant de la scène, au rythme ou progresse la prise de conscience de la  dure réalité du changement climatique. La forêt est reconnue comme un milieu habitable, comme un poumon vert, et comme un puits de carbone.  La canton de Genève se dote d’une stratégie forestière. Rien de tel encore pour la Métropole de Lyon. Mais la prise de conscience avance, avec un intérêt global.

          Pour accueillir le chef Raoni et ses collègues, un comité d’organisation s’est rapidement constitué à Lyon en renfort de l’Association Forêt Vierge – Rain Forest ( AFV ), pour initier des temps de rencontres avec les grands mécènes lyonnais, avec des élus, des écoliers. Ces rencontres sont organisées dans le cadre de la campagne internationale de levée de fonds « Zéro déforestation » pour permettre aux chefs Raoni, Watatakalu, de Watatakalu, la cheffe de file du mouvement des guerrières amazones du Brésil ANMIGA, et de Bemoro, son neveu.La neuvième campagne mondiale du 11 mai au 3 juin, a marqué une étape  à Lyon les 22 et 23 mai pour alerter les pouvoirs publics et les  meneurs d’opinion et rallier le public. Grâce au film « Raoni » réalisé par Jean-Pierre Dutilleux et sélectionné à Cannes en 1977 puis aux Oscars en 1978, le combatdu chef Raoni a pris une dimension internationale. Grâce au succès de la tournée mondiale de 1989,  la Grande Réserve du rio Xingu a été créée par décret présidentiel brésilien en 1993. Cette réserve extraordinaire en biodiversité est, avec une surface de 142.000 km², plus vaste que l’Angleterre ou la Grèce.

Une menace mondiale

     Les grandes forêts tropicales viennent  davantage sur le devant de la scène, et avant les autres, la forêt amazonienne. La forêt vierge  d’Amazonie est encore largement menacée, malgré l’élection du nouveau président de la République du Brésil, malgré des mesures comme la décision de l’Union européenne de lutter contre la déforestation importée, en limitant l’importation de produits agricoles cultivées sur des surfaces déforestées.

     Les quatre dernières années, celle du mandat de Jaïr Bolsonaro, ont été désastreuses pour les communautés autochtones et la forêt : politique gouvernementale hostile, accélération de la déforestation, ravages liés au Covid…Aujourd’hui la situation est plus favorable à la protection de la forêt amazonienne et de ses peuples grâce aux engagements du nouveau gouvernement brésilien. La déforestation en Amazonie brésilienne a baissé de 61 % dès janvier 2023, premier mois de la présidence de Lula, par rapport à la même période de l’année dernière. Le nouveau chef d’État du Brésil s’est également fixé pour objectif d’atteindre zéro déforestation d’ici 2030.

Des investissements pour protéger la forêt
   

       Reboisement afin d’améliorer les capacités de captage du carbone tout en protégeant la biodiversité à travers des activités agro-forestières au profit des populations, protection des frontières du territoire plus efficace par l’installation de nouvelles bornes à la limite des réserves du Xingu, postes de surveillance indigènes : véhicules, bateaux, panneaux photovoltaïques, téléphone satellites, drones, ordinateurs, caméra avec localisation GPS et matériel de protection pour les sapeurs-pompiers indigènes.  De nouvelles équipes de surveillance indigènes du territoire du Xingu tout comme formations, soutien logistique et organisation d’expéditions de surveillance régulières. Un ouveau programme de santé communautaire et établissement au sein de l’Institut Aritana (créée grâce aux dons de la campagne 2019), d’un centre du patrimoine culturel.
          La délégation va aller à la rencontre des différents chefs d’Etats, représentants des collectivités territoriales, chefs d’entreprises et personnalités engagées des 7 pays visités : Portugal, Luxembourg, France (Lyon, Cannes et Paris), Suisse, Allemagne, Belgique et Australie.
L’objectif est de pérenniser les actions initiées depuis la dernière tournée de la délégation. Pour mettre en œuvre ces projets, l’AFV travaille avec des organisations locales telles que l’Institut Aritana, l’Associação Yawalapiti Awapa, l’Institut Raoni, l’association Metuktiré,
l’Institut Xingu pour la recherche ethno-environnementale (IPEAX), les femmes de l’Associação dos indígenas do Xingu (ATIX), l’ANMIGA, l’agence fédérale pour le questions autochtones, la Fondation nationale de l’Indien (FUNAI) et l’agence fédérale brésilienne pour la protection de l’environnement (IBAMA).