Alors que la France accélère le développement du photovoltaïque, en Suisse le Conseil fédéral accélère la construction de nouvelles installations solaires. La Suisse développe le solaire en toiture, mais aussi en façade, qui permet une production complémentaire appréciable.
En France, la filière solaire a couvert en 2021 3 % de la consommation électrique (contre 2,8 % en 2020). La puissance installée en 2021, 2800 MW a triplé en un an. La Suisse aussi accélère le développement du solaire PV qui couvre 6 des besoins électriques nationaux.
Avec la révision de l’ordonnance sur l’aménagement du territoire (OAT), le Conseil fédéral de la Confédération ( gouvernement) a décidé la semaine dernière de simplifier et d’accélérer la construction d’installations solaires. D’importantes catégories d’installations hors des zones à bâtir sont désormais désignées comme des installations dont l’implantation est imposée par leur destination. Il s’agit notamment de celles qui s’intègrent sur des façades, des barrages ou des murs antibruit, qui sont mises en place de façon flottante sur un lac de barrage en milieu alpin ou qui se trouvent dans une partie du territoire peu sensible.
Suppression des obstacles administratifs
Les obstacles administratifs sont supprimés, accélérant l’octroi d’autorisations. La charge de travail des autorités cantonales s’en trouve allégée. Les conditions sont assouplies, notamment celles concernant la réalisation d’installations solaires sur les toits sans autorisation. Les installations solaires sur les toits plats sont aussi permises sans autorisation sous certaines conditions. Ces modifications entreront en vigueur le 1er juillet 2022.
Pour remplacer le nucléaire ( pas de nouvelles centrales dans le pays par votation populaire, et sortie du nucléaire au fil de la fermeture des centrales actuelles) et les combustibles fossiles, la Suisse estime avoir besoin d’une capacité solaire environ 15 fois supérieure à la production actuelle.
Après le rythme de construction record de 2020, le marché a continué à croître fortement en 2021. « En 2021, le secteur suisse de l’énergie solaire aura enregistré une augmentation de 30 % de ses commandes », déclare David Stickelberger, directeur de Swissolar. Le secteur solaire suisse compte environ 7000 emplois à temps plein et ce chiffre doit tripler au cours des dix prochaines années. C’est pourquoi Swissolar met actuellement en place une formation professionnelle : « De plus en plus de jeunes veulent se lancer dans ce domaine », explique Stickelberger. « Nous devons leur offrir une formation solide ». La formation de spécialiste en énergie solaire devrait démarrer à partir de 2024.
2000 MW de plus par an
Le photovoltaïque couvre en 2022 plus de 6 pour cent des besoins en électricité. Au rythme actuel, ce chiffre augmente d’environ 1 % par an. D’ici 2030, l’installation annuelle devrait atteindre 2000 mégawatts, soit trois fois plus qu’aujourd’hui. Swissolar a résumé dans un programme en 11 points de l’industrie solaire suisse ce qu’il faut faire pour atteindre cet objectif ambitieux.
Des discussions se déroule sur l’équipement des sites alpins potentiels pour grandes centrales photovoltaïques, mais le potentiel solaire des toits et des façades reste au premier plan. Il est possible de produire plus d’électricité que les besoins du pays, uniquement en utilisant les bâtiments et infrastructures existants. L’intégration architecturale constitue donc un défi particulier. Pour la Suisse fait partie du peloton de tête mondial.