Le Gouvernement de la Confédération a donné son feu vert au lancement du projet Cargo sous Terrain, CST, un métro logistique réservé aux marchandises de faible poids long de 450 kilomètres qui reliera toutes les métropoles du pays. Premier maillon opérationnel en 2031.
Le Conseil fédéral ( gouvernement ) a décidé ce 22 juin que la loi fédérale sur le transport souterrain de marchandises entrera en vigueur le 1er août 2022. Cette loi fournit la base légale au projet de transport de marchandises Cargo sous terrain financé par le secteur privé. Le projet Cargo sous terrain prévoit un tunnel souterrain reliant des centres logistiques du Plateau et de la Suisse du nord-ouest afin de faciliter le transport de marchandises.
Il y a une dizaine d’années, est-il précisé sur le site du projet (https://www.cst.ch/fr/) des ingénieurs spécialisés dans le domaine de la logistique ont rencontré des acteurs du commerce de détail soucieux de garantir la fiabilité des chaînes d’approvisionnement sur le long terme. Depuis le projet d’un système de transport dédié, a avancé avec l’aide de nombreuses entreprises suisses.
En décembre 2021, le Parlement a adopté la loi fédérale sur le transport souterrain de marchandises qui crée les conditions nécessaires pour que le projet Cargo sous terrain (CST) soit autorisé. Le délai pour un référendum ayant expiré sans avoir été utilisé, la loi peut entrer en vigueur le 1er août 2022.
Une infrastructure logistique complète
Cargo sous terrain (CST) est un projet « moderne, original et 100% écologique » . Il doit en 2031, fournir à la Suisse une infrastructure logistique complète permettant le transport de fret par le sous-sol. Ce système de convoyage durable et automatisé sera financé par le secteur privé. Il devra garantir la livraison des marchandises en temps et en heure, favorisera la compétitivité économique et contribuera à améliorer la qualité de vie des habitants. À partir de 2031, le premier tronçon d’environ 70 km, entièrement souterrain reliera les principaux centres de distribution situés autour de la commune de Härkingen-Niederbipp dans lecanton de Soleure à la métropole de Zurich.
Des noeuds de connexion pour chaque ville
L’un des objectifs du projet de Cargo Souterrain est de délester une partie des réseaux routiers et ferroviaires. Le système de logistique urbaine du Cargo reliera les tunnels aux villes par des nœuds de connexion et exploitera les synergies induites par l’approvisionnement et le délestage du trafic en surface. Le trafic de marchandises en surface devrait être réduit jusqu’à 30%.
Les concepteurs du système Carfo ont misé sur l’utilisation exclusive des énergies renouvelables: Les émissions de CO2 par tonne de marchandises transportées pourront être réduites de 80% en comparaison avec le niveau actuel de pollution du transport routier. Sur le premier tronçon entre Härkingen et Zurich, cela permettra de diminuer les émissions de l’équivalent de 40 000 tonnes de CO2 par an.
La construction des longs tunnels pourrait se heurter à divers obstacles naturels (prise en compte des aspects environnementaux) et logistiques (négociations avec les communes et les propriétaires privés et indemnisations pour les expropriations).
Ces obstacles devraient être levés lorsque le projet deviendra plus concret. Des investisseurs européens ont déjà manifesté leur intérêt . Le Conseil fédéral a néanmoins exprimé sa volonté de maintenir la majorité du capital en mains suisses.
Le porte parole du projet est optimiste, comme l’indique la citation suivante. « À l’exception de la région alpine, le territoire de la Suisse est densément peuplé. L’idée d’y développer le projet CST était donc plutôt convaincante. Vous vous demandez peut-être comment la Suisse a fait pour aller aussi loin dans l’élaboration d’une idée comme la nôtre. L’une des raisons, et elle est évidente, est qu’il s’agit d’un investissement prometteur. Mais un autre facteur de réussite important est l’esprit de coopération, qui se développe spontanément dans un pays de petite taille. Par ailleurs, il est vrai que les choses ont tendance à avancer lentement en Suisse, mais dès le moment où des progrès se réalisent, ils incluent tout le monde et chaque individu peut en faire partie. Il faut dire aussi que l’idée de percer des tunnels n’a rien d’extravagant pour les Suisses, passés maîtres dans la construction de ce type d’ouvrages».