Sans faire partie de l’Union Européenne tout en étant au cœur de cette dernière, la Suisse est une locomotive pour plusieurs pays de l’Union, en particulier pour la France.
Je suis au centre et pourtant je suis en dehors ? La réponse ? La Suisse, entourée de pays appartenant à l’Union européenne, au carrefour des moteurs historiques de l’Europe, l’Allemagne, la France et l’Italie, a voulu conserver son indépendance, et refuser les règles strictes de l’Union pour conserver à la fois ses racines démocratiques , sa culture faite de pragmatisme, de proximité, son modèle de développement.
Pourtant la Suisse est un moteur pour plusieurs pays de l’Union en particulier pour la France et pour les Régions de l’Est de la France, que sont le Grand Est, Bourgogne Franche Comté et Auvergne-Rhône-Alpes.
Concrètement, les liens historiques sont forts. Les liens humains de même : 200 000 Suisses vivent en Franc et 185 000 Français vivent en permanence en Suisse. Auvergne-Rhône-Alpes à elle seule accueille 85 000 résidents suisses. Des résidents auxquels s’ajoutent, rappelle Roberto Balzaretti, ambassadeur de Suisse en France, 188 000 frontaliers qui passent chaque jour la frontière pour aller travaille en Suisse, venant de France (Ain et Haute Savoie, parfois Savoie) , de Bourgogne Franche-Comté (Jura, Doubs, Territoire de Belfort) , et du Grand Est (Haut Rhin).
Sans la locomotive suisse, qui tire largement leur croissance, les départements limitrophes de l’Ain et de la Haute Savoie connaitraient un taux de chomage supérieur à leur taux effectif. Et sans les performances très positives en matière d’emploi pour ces départements, la performance d’Auvergne-Rhône-Alpes serait dans la moyenne nationale.
Une industrie suisse très puissante
Les relations commerciales entre la France et la Suisse, sont anciennes. La Suisse est une puissance industrielle. Alors que la France bat globalement des tristes records en matière de déficit de son commerce extérieur, les échanges avec la Suisse sont relativement équilibrés. La France est le cinquième partenaire commercial de la Confédération, avec des flux totaux, export et importations qui représentent 34,3 milliards d’euros. En 2019, avec l’or, la France a vendu pour 17 milliards d’euros de biens matériels à la Suisse et lui a acheté 17,4 milliard d’euros, ce qui en fait a quatrième client de notre pays.
Les échanges franco-suisses concernent d’abord pour un cinquième les produits chimiques et pharmaceutiques. La France achète 4,86 milliards d’euros de produits, mais ne lui vend que 2,439 milliards d’euros. Chimie et pharmacie sont des piliers de l’économe helvète.
Deuxième poste d’échanges importants, l’horlogerie, la bijouterie et la mécanique de précision, où la encore les échanges de Suisse vers France dépassent 4,038 milliards , les vente de France vers Suisse s’établissant à 3 ,8 milliards. Pour les machines et appareils, pour l’électronique, les ventes de la Suisse à la France dépassent les ventes de la France : 1,639 milliards contre 1,258 milliards d’euros.
Ce n’est que pour les véhicules, (ventes française de 1,174 milliards, contre 532 millions) et pour le textile, (302 millions d’euros, contre 214 millions d’achats) que les industries françaises exportent davantage que les industries suisses ne vendent à l’Hexagone.