La Tourbière des Saisies est la plus grande zone tourbeuse acide d’altitude connue au niveau de l’Arc Alpin européen.
Au regard des milieux concernés et des espèces associées, ce territoire est d’importance internationale. Sept habitats naturels d’intérêt prioritaire pour l’Europe sont recensés. Les habitats tourbeux à sphaignes sont les plus remarquables. et Plus d’une centaine d’espèces patrimoniales ont été observées.
Parmi les 38 espèces végétales rares ou menacées, la tourbière est pour la trientale d’Europe connue comme l’unique station des Alpes françaises. La buxbaumie verte est une mousse d’intérêt européen. Quarante trois oiseaux protégés au niveau national vivent sur la tourbière. Pour le tétras-Lyre, le site abrite une des plus belles populations du Val d’Arly en saison hivernale. Ces exemples illustrent, pour Alain Chabrolle, vice-président à l’environnement et à la santé du Conseil régional de Rhône-Alpes, la richesse écologique exceptionnelle du site qui nécessite une protection et une gestion adaptée.
Fréquentation mal contrôlée
Les milieux tourbeux sont très fragiles et les espèces présentes sont vulnérables à une forte fréquentation humaine. Les sports d’hiver mal pratiqués, sans respect des milieux par ignorance, indifférence, absence de sensibilisation, peuvent occasionner un dérangement de la faune. Le tétras-lyre par exemple étant très sensible en hiver, période pendant laquelle les réserves de nourriture sont faibles, et les besoins énergétiques des animaux importants.
Ski de fond, raquette
Le secteur est réputé pour le ski de fond, mais les activités les plus impactantes restent celles qui sont le moins encadrées et qui génèrent des phénomènes de divagations en dehors des sentiers et pistes balisées. C’est le cas de la raquette à neige, du VTT,….
La Tourbière des Saisies est partiellement réglementée par un Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope (APPB) depuis 1989. L’Office National des Forêts est gestionnaire du site depuis presque 20 ans, conforté dans ce rôle lors du classement en zone Natura 2000 en 2006.
Le projet de Réserve naturelle a mûri depuis 2007 et après plus de cinq ans d’études et de concertation, a fait l’objet d’une demande de classement pour dix ans, présentée par l’ONF en mars 2013 pour le compte des propriétaires, les communes de Cohennoz, Crest-Voland et Queige, ainsi que le SIVOM des Saisies.
Le statut de réserve renforcera la réglementation existante, de conforter la gouvernance locale pour la préservation de la biodiversité et de mieux encadrer et surveiller les activités. Le classement récompensera 28 années de moyens humains, scientifiques, techniques et financiers engagés sur le site.
