La Transhumance est inscrite sur la Liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité . Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, et Rima Abdul Malak, ministre de la Culture, saluent cette inscription.
Le Comité intergouvernemental de sauvegarde du Patrimoine culturel immatériel de l’humanité réuni à Kasane, au Botswana, du 4 au 9 décembre 2023 sous la présidence de la République du Botswana, a examiné la candidature de « la Transhumance, déplacement saisonnier de troupeaux » présentée par l’Albanie, Andorre, l’Autriche, la Croatie, la France, la Grèce, l’Italie, le Luxembourg, la Roumanie et l’Espagne, dans le prolongement de la démarche initiée en 2019 par l’Italie, la Grèce et l’Autriche.
La transhumance est un déplacement saisonnier de personnes et de leur bétail entre plusieurs régions géographiques ou climatiques. Chaque année, au printemps et à l’automne, des gardiens de troupeaux organisent le déplacement de milliers d’animaux le long de sentiers pastoraux. Pratique ancestrale, la transhumance découle d’une connaissance approfondie de l’environnement. Elle implique des pratiques sociales et des rituels relatifs aux soins, à l’élevage et au dressage des animaux, à la gestion des ressources naturelles. Tout un système socioéconomique s’est développé autour de la transhumance, de la gastronomie à l’artisanat local en passant par les festivités marquant le début et la fin d’une saison. C’est aussi tout un système d’habitat, de chemins, qui existe.
Depuis des générations en Belledonne
Les familles pratiquent et transmettent la transhumance depuis des générations en l’observant et en y participant. C’est ainsi que des familles d’éleveurs de la Crau, en Provence viennent depuis plusieurs générations avec leur troupeau dans la chaine de Belledonne, dans la vallée du Veyton, aux portes de la Savoie. Mais la transhumance, active dans les Alpes est aussi pratiquée dans le Massif central.
Les communautés qui vivent le long des itinéraires de transhumance jouent un rôle important dans sa transmission, notamment en célébrant les passages des troupeaux et en organisant des fêtes. La transhumance est un facteur d’inclusion sociale, de renforcement de l’identité culturelle et des liens entre les familles, les communautés et les territoires, tout en contrant les effets de l’exode rural.
L’inscription de la transhumance permettra d’en reconnaitre le rôle comme source de résilience sociale et économique. Elle soutiendra les politiques publiques visant à protéger cette pratique face au risque de prédation par le loup, par exemple. Elle et influencera les stratégies nationales de développement durable, en protégeant les espaces montagnards, en permettant le maintien de la diversité des ressources économiquesd. Au niveau international, cette inscription permettra de mieux comprendre le patrimoine vivant dans les contextes ruraux, de promouvoir les expressions culturelles connexes et d’encourager le dialogue entre les communautés.
La décision est en France le résultat d’un travail collectif entrepris en 2019 par les acteurs du pastoralisme et de l’élevage, notamment par l’engagement du Collectif des Races locales de Massif (CORAM). Cette association, soutenue financièrement par le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, a pour mission de promouvoir les races locales situées sur les principaux massifs français et les pratiques associées comme le pastoralisme et la transhumance.