En créant une infrastructure technologique, des emplois, en permettant un report modal, en configurant les échanges au Sud de l’Europe, la liaison Lyon Turin reste un projet d’actualité et surtout d’avenir. C’est le message qu’ont voulu transmettre ce jeudi en session plénière du Conseilrégional de Rhône-Alpes, des promoteurs de la liaison transalpine.
L’exercice reste un défi. Lyon-Turin a été mis en cause par la Cour des Comptes, a susicté des réserves de l’Autorité Environnementale. Des opposants s’expriment de plus en plus activement. La Commission Mobilité 21 a suggéré que le projet n’était pas urgent. Au sein de la majorité régionale, EELV prône l’abandon du projet.
Eric JALON, Préfet de Savoie, Mario VIRANO et Louis BESSON, Président et Vice-président de la Commission intergouvernementale pour le Lyon Turin, Hubert DU MESNIL, Président de Lyon Turin Ferroviaire, et Philippe GAMON, Directeur régional adjoint de Réseau Ferré de France Rhône-Alpes Auvergne ont fait le point sur l’avancement du dossier.
Un projet volontariste
Le concept Lyon-Turin est clair : c’est un projet volontariste, qui mise sur la capacité structurante d’une infrastructure dans l’organisation des échanges, l’aménagement des territoire et du continent. Le projet figure parmi les prioritésde l’Union Européenne au titre du réseau central, qui reliera Algesiras et Budapest et l’Europe du Nord à l’Europe centrale.
Un projet écologique
Jean-Jack QUEYRANNE se réjouit d’un “projet écologique” , ” européen”, et ” fédérateur pour la région” qui permettra un ” report massif du transport de marchandises de la route vers le rail, et, grâce à la réalisation d’infrastructures nouvelles ou améliorées, facilitera aussi les transports du quotidien. »
L’idée centrale du Lyon-Turin, le report modal n’a sans doute été abordée d’une manière tangible. Eliane GIRAUD a rappelé : « La ligne historique, obsolète et aux caractéristiques techniques empêchant la mise en place d’une véritable autoroute ferroviaire, est un frein aux relations économiques entre la France et l’Italie. Le recours massif au transport routier pose des problèmes de sécurité et de pollution atmosphérique“.
Des règles pour le report modal
Mais la logique du Lyon Turin ne peut reposer seulement sur des ouvrages. Hubert Du Mesnil, Président de Lyon Turin ferroviaire l’a rappelé: il faut de nouvelles règles pour que le fret se rabatte sur le rail.
Or sur ce point, rien ne semble bouger. Les échanges de ce jeudi projetant sur le futur ont été quasiment inexistants sur la transition logistique concrète. Les promoteurs du Lyon-Turin comme les élus ont été concentrés sur le projet d’infrastructures et non sur la préparation de son succès.
Certes, a souligné Mario Virano, les accords franco-italien prévoient des mesures pour le report modal. C’est tout à fait nouveau pour un accord sur un ouvrage.
La situation du fret routier, la situation du fret ferroviaire, la question des plates formes, des voies parfois inadaptées n’ont pas été abordées. Alors que le fret ferroviaire décline, comme l’a souligné Antoine Fatiga ( Front de Gauche) , alors que l’écotaxe poids lourd tarde à se mettre en place, le plus grand flou règne sur un futur système de transport décarboné, sur les pas concrets en faveur de la transition logistique.