Le cancer du poumon est le cancer le plus fréquent dans le monde avec 1,6 million de nouveaux cas estimés en 2008, représentant 1/8 de tous les nouveaux cancers. C’est aussi la cause la plus fréquente de décès par cancer dans le monde, avec près d’un cinquième de tous les décès par cancer. Le tabagisme est responsable d’au moins 8 cas de cancer du poumon sur 10. Un bon nombre de ces cas soient des personnes qui ont arrêté de fumer, mais restent à risque accru.
Des niveaux adéquats de vitamines B sont essentiels pour permettre à la cellule de fabriquer et d’assurer l’entretien de l’ADN. Or les spécialistes soupçonnent que la perturbation de ces processus joue un rôle dans le cancer. Les aliments contenant des niveaux élevés de vitamines B et composés apparentés peuvent jouer un rôle important dans la réduction des risques. La vitamine B9 (ou folate) se trouve dans les fruits et les légumes verts, la vitamine B6 est abondante dans le poisson, la viande, les pommes de terre et les grains entiers; et la méthionine est présente dans diverses graines, noix, céréales, poissons et viandes. Ces deux composés interagissent étroitement avec les vitamines B : la méthionine, un acide aminé essentiel, et l’homocystéine.
Le niveau de vitamine B, un marqueur
Estimer les niveaux de vitamine B à partir d’échantillons sanguins avant toute apparition de la maladie donne une mesure directe du statut vitaminique. Ceci est important pour les vitamines qui proviennent de sources alimentaires diverses et sont donc difficiles à mesurer au moyen de questionnaires. L’étude EPIC la plus grande jamais menée dans le monde sur l’alimentation et la nutrition a été coordonnée par le CIRC et l’Imperial College de Londres.Cette analyse a été financée par le World Cancer Research Fund. Elle a réunir des questionnaires sur 520 000 volontaires européens, 385 000 d’entre eux ayant donné un échantillon de sang. Tous les participants étaient indemnes de cancer au début et ont été suivis pendant 5 ans en moyenne. Près de 900 personnes qui ont développé un cancer du poumon ont été comparées à 1770 personnes qui n’ont pas développé de cancer.
La recherche dans les échantillons de sang, de 4 vitamines du groupe B (B2, B6, acide folique (B9) et B12), et de la méthionine et de l’homocystéine. Paul Brennan et ses collègues expliquent que les taux de vitamine B6 et de méthionine dans le sang étaient nettement plus faibles chez les personnes qui ont fini par développer un cancer du poumon, indépendamment du fait qu’elles fumaient ou non. Dans l’ensemble, les personnes ayant des niveaux de vitamine B6 et de méthionine supérieurs à la moyenne avait moins de la moitié moins de risque de développer un cancer du poumon que ceux qui avaient des niveaux inférieurs à la moyenne.
L’ acide folique abaisse le risque
Une plus grande consommation d’acide folique a été associée à un risque plus faible. Les résultats étaient les mêmes pour les personnes qui n’avaient jamais fumé, celles qui avaient cessé de fumer avant le début de l’étude et les fumeurs actuels.
“La taille de cette étude, et la forte association observée, permettent de conclure avec confiance que l’association est bien réelle. Qu’ils soient à l’origine du risque plus faible, ou qu’ils soient un marqueur du facteur de causalité réel, il faudra d’autres études pour en décider”, a déclaré Paul Brennan. L’un des coordinateurs de l’étude EPIC, le Dr Paolo Vineis, de l’Imperial College de Londres, a ajouté : “On a toujours pensé que l’alimentation pouvait jouer un rôle important dans le risque de cancer du poumon, en plus du tabagisme. Cette étude donne la meilleure preuve à ce jour d’un lien entre alimentation et cancer du poumon”.
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