L’activité de l’abattoir d’Ambert , dans le Puy de Dôme, décline. Il a été parfois soumis à des arrêts d’activité en raison de rejets dans la Dore. Le soutien financier important des collectivités n’est pas une solution pérenne.
La Chambre régionale des Comptes d’Auvergne Rhône-Alpes a mis en ligne sur son site internet un rapport d’observations définitives concernant l’abattoir d’Ambert , dans le Puy- de-Dôme, dans le mesure où l’établissement est géré par la commune d’Ambert et par la Communauté de communes Ambert Livradois-Forez,
L’abattoir d’Ambert, créé en 1963, est le seul abattoir public du département du Puy-de-Dôme. C’est un abattoir dit « de proximité », de petite taille, agréé pour l’abattage des bovins, ovins, porcins, caprins et cervidés. Il dispose d’un atelier de découpe et emploie une dizaine de salariés pour le compte d’une centaine d’usagers, essentiellement des bouchers et des éleveurs. L’abattoir est certifié « agriculture biologique », pour son activité d’abattage et de découpe. Son budget annuel est de l’ordre de 500 000 euros.
Propriété de la commune d’Ambert, l’abattoir a d’abord été exploité en régie communale, puis en gestion déléguée de 1981 à 2019, avant d’être repris en régie directe après la liquidation de l’exploitant. En 2022 la gestion a été transférée à la Communauté
de communes d’Ambert Livradois Forez.
Ces changements d’exploitant n’ont pas permis d’enrayer une activité en baisse depuis 2018, à la suite notamment de plusieurs périodes de fermeture, partielle et totale. La Chambre des Comptes relève d’ailleurs » des manquements sévères et récurrents en matière de prévention
des risques portés par les rejets des eaux usées, risques de nature à polluer le milieu naturel environnant, en particulier la rivière de la Dore. »
La Chambre remarque que » l’équilibre financier de l’exploitation de l’abattoir n’est pas assuré, et ce quels qu’aient pu être les modes de gestion mis en œuvre sur la période de contrôle. » L’établissement a bénéficié de subventions d’équilibre récurrentes pour un total de 3,45 M€ entre 2017 et 2022.Les subventions d’équilibre versées par la collectivités ont ainsi fait porter l’effort financier sur les contribuables et non axu, usagers. Une stratégie et de perspectives sur le modèle économique à mettre en œuvre à court et moyen terme ont tardé à être mises en oeuvre pour mettre fin à un soutien public important.
La chambre considère « que l’importance du soutien public apporté à l’abattoir doit être, en tout état de cause, interrogée, ne se justifiant ni au regard de son volume d’activité réduit (moins de 100 tonnes traitées en 2022), ni au regard de sa fréquentation caractérisée par un nombre contenu d’usagers. »