L’Algérie a décidé de miser sur le solaire photovoltaïque. Damien Soupart, chargé de développement au Pôle Industrie et Energie à l’Ambassade de France à Alger, a présenté lors d’une rencontre organisée à Savoie Technolac, les perspectives de ce pays aux entreprises de Savoie intéressées par ce marché.
L’Algérie a longtemps vécu, et vit d’ailleurs encore de la rente pétrolière. Les observateurs savent depuis de longues années que les recettes abondantes fournies par les ventes d’hydrocarbures ont façonné le fonctionnement de l’économie algérienne.
Cette rente est toutefois menacée par l’apparition d’autres sources d’approvisionnement, par l’irruption des hydrocarbures de roches mères, par la perspective d’une hausse du prix du carbone et le développement des énergies peu ou pas carbonées.
Damien Soupart, chargé de mission à l’Ambassade de France à Alger, a brossé dans le cadre d’une réunion organisée par Savoie Technolac, le tableau des perspectives tracées par l’Etat algérien pour le solaire.
Les autorités d’Alger, ont confirmé au début de 2015, les orientations de la stratégie nationale en matière d’énergie. Cette stratégie avait été lancée par le premier plan des Energies Renouvelables 2009-2014 et les orientations ont été renouvelées en février 2015, avec la publication du second plan, 2015-2021.
Un secteur jeune
De fait, le secteur des ENR est encore récent en Algérie. Dans le cadre du précédent programme des Energies Renouvelables, une centrale solaire photovoltaïque pilote a été mise en service à Ghardaïa en 2014 (capacité de 1,1 MW) et une centrale hybride solaire-gaz à Hassi R’mel (capacité de 150 MW). Pour autant en seulement quelques années, un cadre réglementaire claire et simple est apparu et mis en vigueur (2014 et 2015).
L’Algérie souhaite économiser ses ressources fossiles, et mise sur les énergies renouvelables pour lesquelles elle possède un gisement extraordinaire. L’orientation est la suivante : les énergies renouvelables doivent représenter d’ici 2030, 27% de la production électrique soit une puissance de 22 GW.
Les autorités algériennes s’intéressent surtout au solaire photovoltaïque. L’objectif est de disposer d’une puissance installée de 13.575 MW de solaire photovoltaïque et de 2000 MW de solaire thermique. D’ici 2020, le Gouvernement a déclaré vouloir réaliser 4.500 MW du programme, dont une part incompressible de 3.000 MW via les technologies photovoltaïques.
Les projets du solaire thermique ont été doublement affectés. Leur part a été diminuée dans le bouquet énergétique commun et les projets ont été reportés à 2021.
michel.deprost@enviscope.com