Si la destruction de la forêt amazonienne est une énorme catastrophe écologique, elle ne met pas en péril la quantité d’oxygène disponible dans l’atmosphère terrestre rappelle dans un article de la revue Science et Pseudo Sciences, François-Marie Bréon, physicien et climatologue au Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement (LSCE), dans un article revu par Laurent Bopp, professeur attaché à l’Ecole Normale supérieur de Lyon.
François-Marie Bréon rappelle que l’oxygène de l’atmosphère (en fait dioxygène, O2) a été produit par la photosynthèse, sur les continents par la végétation et dans les océans par le phytoplancton. La photosynthèse absorbe le gaz carbonique CO2, conserve le carbone pour la construction des végétaux et rejette le dioxygène. La respiration des êtres vivants, animaux comme végétaux, consomme au contraire de l’oxygène et rejette du CO2.
La quantité d’oxygène émise par la photosynthèse chaque année (1015 kilos) est faible par rapport au stock d’oxygène atmosphérique (1018 kilos).
Les équilibres entre oxygène de l’atmosphère et carbone stocké sont en gros assurés mais l’utilisation par l’Homme d’énergies fossiles a entraîné le relargage du CO2 contenu dans les végétaux fossiles enfouis depuis des centaines de millions d’années.
Concentration en oxygène stable
Les études menées depuis 25 ans montrent que la concentration en oxygène atmosphérique a diminué depuis un quart de siècle de 4 ppm (parties par million) par an, sa valeur restant toujours voisine de 200 000 ppm. Mais la concentration en CO2 a augmenté, elle, de 2 ppm par an. La combustion du charbon, du pétrole, et du gaz naturel consomment de l’oxygène (réduit la concentration d’oxygène) et émettent du carbone en accroissant la concentration en carbone. L’augmentation de la concentration du CO2 entraîne une dissolution de ce CO2 dans l’océan, et une croissance de la végétation ce qui accroît le puits de carbone naturel que forme la végétation.
Les incendies en Amazonie ne mettent pas en péril notre réserve en oxygène, ce qui n’empêche pas évidemment qu’ils constituent une catastrophe écologique lourde de menaces pour la biodiversité, pour l’hydrologie et le climat.
Science et pseudo sciences, numéro 330, octobre-décembre 2019, en vente en kiosque 5 euros, ou en ligne www.afis.org/boutique.html