Dans la grave crise politique que traverse la France, Laurence Tubiana, dont le nom a été proposé par trois composantes de la gauche, du Nouveau Front Populaire, apparait comme une piste judicieuse.
Cela pour plusieurs raisons, évoquées ci-après sans classement strict par ordre d’importance.
D’abord, Laurence Tubiana a une incontestable stature international depuis plusieurs décennies. Sur l’agriculture, sur l’économie, sur le climat, sur le développement, elle a montré un parcours d’engagement sincère, de convictions profondes, alors que la politique française s’est fortement réduite depuis des années, n’abordant la mondialisation que sous les angles du commerce ou de la sécurité.
Ensuite car le Nouveau Front Populaire, derrière la référence historique de son nom, est bien arrivé en tête des élections législatives anticipées. Ses promoteurs oublient pour certains les limites du premier Front Populaire, en dehors de la semaine de 40 heures et des congés payés. Mais, au delà du mythe, le Nouveau Front Populaire reflète les aspirations de millions de Français à une vie plus facile, à une société plus juste où indiscutablement, les riches sont plus riches.
Cette aspiration ne doit pas incliner à la démagogie de promesses déçues par la réalité. C’est pourquoi apparait mesurée la proposition d’un Parti socialiste à la recherche de son renouveau, des Ecologistes qui pilotent avec sérieux plusieurs métropoles, et d’un Parti communiste réaliste.
Laurence Tubiana n’adhère à aucun parti. Elle n’est pas sortie du moule de l’ENA, qui produit les gestionnaires d’un Etat trop centralisé depuis Louis XIV, ou via des pantouflages discrets, de grosses structures on ne peut moins participatives. Comme le disait De Gaulle, il y a la France, la Nation, et il y a les Français, dans leur diversité à qui M. Macron donne des leçons…
Laurence Tubiana est née à Oran, Algérie, en 1951, d’une famille aux racines méditerranéennes, ce qui lui crée quelques liens avec le Maghreb, l’Afrique, le Monde, théâtre de tant d’enjeux.
Laurence Tubiana, est économiste . Avant elle, il y eu Raymond Barre. Elle est universitaire, ce qui ouvre l’esprit, en matière de recherche comme d’enseignement. Elle est professeure associée à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, où elle est titulaire de la chaire de développement durable, ce qui lui confère plus que des compétences, une réelle sensibilité.
En dehors du fonctionnement forcément contrôlé des agences d’Etat, elle a fondé le cercle de pensée qu’est l’Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI), qu’elle a dirigé de 2002 à 2014. Laurence Tubiana est gestionnaire. Laurence Tubiana dirige depuis 2017 la Fondation européenne pour le climat.
Elle a présidé le conseil d’administration de l’Agence française de développement, AFD, le seul outil dont dispose la France pour agir dans le domaine de la Coopération. Or, il faut se rappeler l’enjeu capital que représente le développement, en particulier en Afrique sub-saharienne francophone largement victime d’une mal-gouvernance que la France a non seulement légué, mais soutenue. Il y a urgence pour enfin gérer humainement les mouvements migratoires, de cesser de les observer par le petit bout européen de la lorgnette, en comprenant pourquoi des millions d’Africains veulent et voudront chercher du mieux vivre chez nous.
Laurence Tubiana, est diplomate. Elle a été ambassadrice pour les négociations de la Conférence de Paris de 2015 sur les changements climatiques, et elle est considérée comme l’« architecte » de l’accord de Paris.
Enfin, dernier argument et non des moindres, Laurence Tubiana n’est pas membre de la » macronie » où souvent la priorité fur de promouvoir des fidèles, des proches, des collaborateurs. Ce critère de choix à lui-seul, serait, au delà des mots , une preuve d’authentique ouverture.