Le projet de liaison ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin pourrait prendre plusieurs années de retard. L’Europe a fait savoir il y a plusieurs semaines qu’elle suspendrait son aide de 600 millions d’euros si les gouvernements français et italien ne s’engageaient pas définitivement autour du projet. Le projet de liaison Lyon-Turin suppose la signature d’un avenant au premier traité entre les deux pays qui donnait un cadre aux travaux. L’avenant devait d’abord être signé avant le 31 décembre 2010. Puis l’Europe a accepté plusieurs reports de la signature de cet avenant.
Du coté français le chemin est assez dégagé. Le lancement de l’enquête publique pour les accès français entre Lyon et la Maurienne devrait être lancée avant la fin de 2011. Mais il faut savoir si ces projets seront maintenus en cas de retard pour le creusement du tunnel de base.
Du côté italien, plusieurs obstacles demeurent. Des oppositions locales subsistent au sortir du tunnel de base. Mais le gouvernement italien, d’accord avec le principe d’une liaison , se trouve confronté à une situation financière très contrainte. L’Italie a vu sa note financière dégradée ce mardi.
Il faut donc savoir si la liaison Lyon-Turin fait partie des dépenses qui peuvent être supprimées. Lyon Turin est une dépense d’investissement pour structurer l’Europe du Sud, et l’Europe alpine, en créant la seule traversée occidentale, qui permette de relier l’Espagne à l’Europe centrale et orientale. C’est l’enjeu à long terme, alors qu’à moyen terme, les travaux de Lyon-Turin génèrerait des emplois dans plusieurs bassins locaux.
L’enjeu est aussi environnemental. L’objectif de Lyon-Turin c’est de réduire la part du transport routier au bénéfice du rail, comme l’ont fait les Suisses.
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