Le Conseil Economique, Social et Environnemental Régional (Ceser) d’Auvergne-Rhône-Alpes a approuvé une note sur la liaison Saint-Etienne – Lyon, mais bien des positions ont exprimé la nécessité d’un changement total de modèle de développement et de revoir l’aménagement du territoire pour mettre fin à la croissance non contrôlée de la mobilité, consommatrice d’énergie, d’espace et de temps.
Les débats du Ceser sont de moins en moins consensuels. Mais on peut y exprimer des désaccords sans agressivité, y compris sur des dossiers fondamentaux comme celui des transports, premier secteur émetteur de gaz à effet de serre. Les expressions de ce mardi matin, ont été suscitées par une note prudemment présentée par Michel-Louis Prost, vice-président, sur les liaisons entre Lyon et Saint Etienne. Un serpent de mer. Le dossier ouvert depuis des décennies, voire davantage, n’a pas trouvé de solution.
Les conseillers qui ont préparé la note ont eu de nombreux contacts, étudié de nombreuses solutions (projet A 45, A 47, transport par câble, etc). Michel-Louis Prost cependant ne s’est pas contenté d’égrener des solutions techniques, fussent-elles avant-gardistes.
Changement de mode de vie
Il a bien saisi que les solutions ne seront pas ponctuelles et techniques, mais globales. « Derrière cette note, se cache une réflexion plus profonde sur les enjeux de nos territoires. Un géographe a écrit en 2019 que les inégalités ne sont pas géographiques et n’opposent pas des territoires oubliés et des métropoles en croissance. L’emploi n’est pas la première cause de mobilité. Avoir un emploi vient derrière le changement de mode de vie. » Les habitants veulent vivre mieux et s’éloignent des zones d’activité.
Autrefois les industries s’implantaient où les salariés pouvaient aller vers elles. Aujourd’hui, les entreprises vont aller progressivement où les personnes ont envie de travailler. Une vision de l’aménagement que Michel-Louis Prost a reconnu comme étant celle des opposants à l’autoroute A 45 abandonnée par l’Etat.
Mais la majeure partie des interventions qui ont suivi a montré qu’il faut aller rapidement vers une remise en cause radicale de notre mode de développement et de l’aménagement du territoire pour mettre fin à la croissance non contrôlée de la mobilité, de l’énergie dépensée, de la consommation d’espace et du temps perdu. Certes, Jean-Marc Cornut, pour le Collège Entreprises, a exprimé des regrets devant l’absence de décision en faveur d’infrastructures routières ambitieuses. Mais les interventions ont surtout porté sur l’urgence du changement de cap. C’est ce qu’ont souligné Karine Guichard pour la CGT, Jean Barrat pour la CFDT et Christian Massault (Collèges 3 et 4, secteur de la santé, de l’enseignement, de la recherche, du monde associatif).
Le débat sur l’aménagement du territoire, mené d’une manière incomplète par le Schéma Régional d’Améanagement, de Développement Durable et d’équilibre du Territoire (Sraddet) n’est pas clos.