Le chien (Canis lupus familiaris) est le premier animal domestiqué, à partir de populations de loups (Canis lupus), au Paléolithique supérieur dans une période qui s’étend de 30.000 à 15.000 d’aujourd’hui par les chasseurs-cueilleurs en Eurasie.Les chercheurs se demandent s’il y a eu un seul ou plusieurs foyer de domestication. Or, les 350 races de chiens actuelles résultats de 300 ans de sélections artificielles rendent la recherche un peu compliquée.
Grâce à une étude alliant approches paléogénétiques et morphométriques, les chercheurs de l’ lyonnais ont montré que la domestication du chien aurait eu lieu dans au moins deux régions distinctes en Asie et en Europe de l’Ouest, puis, plus tard, au cours du Néolithique, au Moyen-Orient.
La perte de la couleur sauvage, un indice
L’étude fait l’objet d’une publication dans PLOS ONE a consisté à obtenir des données sur la couleur des premiers chiens. La perte de la couleur sauvage du pelage est un des premiers effets de la domestication.
Cette étude est basée sur l’analyse de 68 restes osseux de canidés (chiens et loups) provenant de 41 sites archéologiques à travers l’Eurasie, et balayant les périodes du Paléolithique supérieur à l’Age de Bronze.
L’analyse des variants de deux gènes codant pour la couleur du pelage, Mc1r (Melanocortin 1 Receptor) et CBD103 (canine-b-defensin), a permis de montrer une variabilité de la couleur dès le Mésolithique chez les chiens anciens. L’approche a mis en évidence non seulement la diversité issue du pool génétique de populations de loups, « captée » lors du processus de domestication. Elle a montré l’apparition de variants liés au relâchement des pressions de la sélection naturelle suite à la domestication.