Le CNRS coordonne ENVEZH, un projet collaboratif pour une agriculture rentable sans produit phytosanitaire Le projet vise à réduire massivement la dépendance aux produits phytosanitaires de synthèse (PPS) néfastes pour l’environnement et la santé humaine, tout en préservant la rentabilité des exploitations agricoles.
Le projet co-contruit par le CNRS avec le Syndicat mixte du grand bassin de l’Oust associe un large éventail d’acteurs en Centre-Bretagne pour y déployer des filières agro-alimentaires innovantes non ou faiblement utilisatrices de produits phytosanitaires de synthèse. A été choisi le bassin-versant de l’Oust, entre Rennes et Vannes, secteur où la qualité de l’eau est particulièrement dégradée. Sa réussite nécessitera l’adhésion d’un maximum d’agriculteurs et d’agricultrices aux filières innovantes conçues dans le cadre du projet, telles que les filières sans PPS conçues pour l’alimentation porcine, ou la filière « blé meunier » dans laquelle les fongicides et insecticides sont remplacés par des substances extraites d’algues marines naturelles. Le projet est financé dans le cadre du dispositif France 2030 « Démonstrateurs territoriaux des transitions agricoles et alimentaires », opéré par la Banque des Territoires pour le compte de l’Etat. Le projet doté d’un budget total de 18,8 millions d’euros a été lancé 22 mars à Ploërmel (Morbihan).
Contamination des eaux et des sols
La contamination des eaux par les produits phytosanitaires de synthèse est un enjeu environnemental et de santé publique. Des alternatives existent mais leur déploiement entraine souvent une perte de rendement pour les agriculteurs et les agricultrices. Près des centres urbains, ces pertes peuvent être compensées, notamment par la mise en place de circuits courts entre producteurs et consommateurs qui réduisent les intermédiaires, par un soutien des collectivités par les commandes passées par la restauration collective publique par exemple. Ces leviers sont absents dans les campagnes sans marché de consommation d’importance.
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Les objectifs sont multiples : accompagner les acteurs agro-industriels dans le développement de
filières innovantes faiblement ou non-utilisatrices de PPS ; soutenir les agriculteurs et agricultrices dans le
déploiement de ces filières innovantes tout en préservant, voire en améliorant, la rentabilité de leurs
exploitations ; diminuer massivement la pollution des eaux et des sols par les PPS.
Ce projet s’inscrit dans les défis sociétaux « Territoires du futur » et « Santé et environnement » définis dans le
Contrat d’objectifs et de performance du CNRS. Le CNRS est perçu comme le garant de relations équilibrées par les partenaires du consortium ENVEZH, dont certains sont des concurrents économiques. L’organisme sera directement impliqué dans l’établissement du diagnostic territorial initial en matière d’usages des PPS et de leur impact sur la qualité de l’eau. Il jouera un rôle essentiel dans la mise en œuvre de stratégies d’évaluation de
l’impact des actions qui seront déployées dans le projet.