Le Conseil de politique nucléaire du 19 juillet a entériné le projet d’EPR 2 sur le site de Bugey, dans l’Ain, et maintenu une option pour la construction d’un EPR 2, à une date ultérieure, sur le site de Tricastin, dans la Drôme.
Le Président de la République a tenu le 19 juillet un un deuxième Conseil de politique nucléaire CPN en moins de 6 mois conforte un pilotage au plus haut niveau de l’Etat de la politique nucléaire, dans la continuité du discours de Belfort où le Président de la République a annoncé la poursuite d’exploitation des réacteurs existants, la construction de six nouveaux réacteurs de type EPR2, un effort de recherche inédit en faveur des petits réacteurs modulaires et innovants et le maintien et le renforcement d’une filière souveraine sur l’ensemble du cycle du combustible.
Le Conseil de politique nucléaire fait un point d’étape sur la mise en œuvre du programme d’EPR2. Les textes d’application de la loi sont en cours de déploiement afin de tenir le calendrier prévu pour le lancement des travaux à Penly à l’horizon 2025. Le Conseil de politique nucléaire a décidé de retenir, » avec l’appui des élus du territoire » , le site de Bugey pour l’implantation de la troisième paire de réacteurs EPR2, après Penly et Gravelines. La localisation de la première phase du programme de construction d’EPR2 est ainsi désormais arrêtée. Les études techniques et les analyses se poursuivront sur le site de Tricastin dans la perspective d’accueillir de futurs réacteurs nucléaires.
Auparavant et plus globalement, le Conseil de politique nucléaire a décidé un renforcement significatif des effectifs et d’un renouvellement des installations de recherche de la branche nucléaire civil du Commissariat à l’Energie Atomique ( et aux Energies Alternatives, termes oubliés de la dénomination officiel de l’établissement ) qui doit jouer » un rôle central dans l’animation et le pilotage de la recherche. »
Ces moyens renforcés doivent » attirer de nouveaux talents » et » renforcer la recherche dans ce domaine d’excellence pour couvrir l’ensemble des sujets nécessaires à la prolongation du parc en garantissant un haut niveau de sureté de leur exploitation, à la maitrise du cycle du combustible, à la construction de nouvelles centrales, qu’ils s’agissent des EPR2 ou des petits réacteurs innovants ( petits réacteurs modulaires) » . Le poste de Haut-Commissaire à l’Energie Atomique sera désormais rattaché à la Première ministre.
Le CPN a pris connaissance du rapport de l’OPECST ( Office Parlementaire d’Evualation des Choix Scientifiques et Technologiques qui recommande la création d’une « grande autorité indépendante de la sureté nucléaire et de la radioprotection dont les moyens financiers et humains seraient renforcés » . Cette nouvelle autorité permettra d’adapter la sureté nucléaire face aux 3 défis de la relance nucléaire : prolongation du parc existant, construction de nouveaux EPR , développement de petits réacteurs modulaires innovants. Le CPN a confirmé la volonté du Gouvernement d’avancer en ce sens en veillant à ce que l’ensemble des missions de l’ASN et l’IRSN soient préservées et leurs moyens humains renforcés.
Le Conseil a aussi acté la poursuite des investissements de l’Etat et de la filière pour finaliser la construction du réacteur de recherche Jules Horowitz, afin que la France dispose de cette installation opérationnelle à l’horizon 2032-2034. Ce réacteur appuiera la recherche sur la prolongation du parc, sur les EPR2, et sur les petits réacteurs modulaires (SMR).