Les propos de Grégory Doucet, nouveau maire de Lyon (Europe écologie Les Verts), demandant le 1er juillet l’arrêt des travaux du tunnel de base Lyon-Turin, ont déclenché une vague d’inquiétude quant à une possible nouvelle remise en cause du projet, aujourd’hui soutenu par l’UE. Les conseillers régionaux d’Auvergne-Rhône-Alpes ont renouvelé leur soutien au projet de liaison transalpine.
Les propos de Grégory Doucet, fraîchement élu maire de Lyon (Europe écologie Les Verts) demandant l’arrêt des travaux de la « LGV Lyon-Turin », n’ont pas manqué d’inquiéter les porteurs et les partisans de ce projet européen.
Les conseillers régionaux d’Auvergne-Rhône-Alpes ont adopté un vœu présenté par l’exécutif, en faveur de la liaison Lyon Turin. Les élus EELV ont voté contre.
« Au delà de la quasi saturation de ligne historique du XIXe siècle attestée par les autorités ainsi que de ses handicaps structurels qui interdisent tout report modal significatif dans les Alpes franco-italiennes, le projet de nouvelle liaison Lyon-Turin représente le plus grand chantier européen d’infrastructure de transport pour laquelle 1,5 milliard d’euros ont d’ores et déjà été dépensés. 20 % du coût du projet total ont déjà été engagés. La mise à l’arrêt, pour la Région, serait économiquement désastreuse et ferait supporter un grave impact financier à l’ensemble des partenaires publics et privés de l’opération », explique notamment le texte.
90 % de fret routier
La discussion a été l’occasion de rappeler que 90 % des marchandises qui transitent entre la France et l’Italie sont transportées aujourd’hui sur la route. Il est indispensable de désengorger les routes et autoroutes, notamment celles des vallées alpines polluées (Arve, Maurienne) de centaines de milliers de poids lourds.
« La future liaison Lyon Turin, rappelle le vœu, est la seule solution pour faire basculer plus d’un million de poids lourds chaque année sur un axe européen stratégique. Les économies d’énergie seraient importantes et la baisse de la pollution atmosphérique serait spectaculaire. Avec des effets positifs pour la santé et pour la de vie des habitants. »
Pour Jean Charles Kohlhaas, (président du groupe EELV à la Région, qui depuis a été élu conseiller à la Métropole de Lyon dont il est cinquième vice-président en charge de la mobilité) le Lyon-Turin reste au contraire un projet dépassé. « Il est attendu depuis vingt ans, et il faudra encore au moins 20 ans ». Pour lui, la ligne actuelle, moyennant des investissements, peut faire face à la demande.
Avant tout une ligne de fret
Éliane Giraud (groupe Socialistes et Démocrates) a souligné l’importance des accès français « Il faut continuer à se battre pour ce projet ». Le projet est un « projet d’ouverture européenne, qu’il faut soutenir », a expliqué la conseillère LREM, Marjolaine Meynier.
Pour Éric Fournier (président du groupe Les Démocrates) le projet transalpin doit être soutenu : « Cette liaison est prioritaire, il s’agit d’une liaison à grand gabarit pour le fret. La région s’est engagée depuis 1994 pour la priorité donnée au fret dans ce projet. Il faut impérativement une liaison à haute capacité fret à travers les Alpes. »