Le gouvernement a annoncé la disparition de l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN), en charge de
l’expertise scientifique et de la recherche relatives à la sécurité nucléaire et à la radioprotection. Les compétences de l’institut scientifique seraient séparées. Les missions de recherche iraient au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA). Les compétences d’expertise seraient transférées à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) ou à l’Autorité de Sûreté Nucléaire Défense (ASND)
Or, pour la Fédération nationale Mines et Energies de la CGT, » la relance du nucléaire nécessite une augmentation des moyens pour procéder à l’examen technique des volumes croissants d’activités, tant sur les constructions nouvelles que sur le maintien en exploitation des tranches actuelles ; Or c’est un retour en arrière de 25 ans auquel nous assistons, avec un risque de recrudescence de démissions de salariés ajouté à une paralysie des recrutements. A court terme, il est à craindre que les travaux en cours soient donc ralentis, voire que des expertises ne puissent plus être réalisées.«
Pour la FNME–CGT, les dispositions du récent conseil de politique nucléaire vont à contre–sens du redressement de la filière
nucléaire. Pour le syndicat, EDF en tant que garant de la sûreté de ses installations doit se doter de capacité en termes financiers et retrouver un certain primauté pour impulser et diriger un programme. Les dernières affaires médiatisées dites de « Corrosion sous contrainte » en sont l’illustration, le personnel est encore en train d’en subir les conséquences.
L’IRSN , rappelle la CGT, » a fait preuve de son efficacité et n’a jamais failli. » Les prérogatives d’une part de l’ASN en tant que responsable du contrôle de la sûreté et d’autre part de l’IRSN , appui technique, doivent être confortées en les dotant de moyens adaptés nucléaire civil. Pour instruire les études sur la prolongation de la durée de vie du parc actuel et réussir la construction de nouvelles unités, il est essentiel de maintenir les moyens d’essai, les personnels qui les exploitent.
Or, le CEA, l’IRSN, le centre de Recherche et Développement d’EDF ont été mis en difficulté par des années de rigueur budgétaire. Les politiques publiques ont orienté les investissements vers des jeunes pousses . » Ce choix s’est opéré au détriment de la recherche publique, de son efficacité historique et de la réponse aux questions techniques. La sûreté a un coût que certains feignent de découvrir au moment où il faut relancer un programme nucléaire de grande ampleur. L’enjeu est de disposer de capacité industrielle revitalisée, de compétences et de culture sûreté des exploitants, et se doter d’une autorité de sûreté avec des moyens adaptés, en procédant à plus de contrôles pour ne pas tendre vers une approche rigoriste et procédurière.«