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Le dessèchement du feuillage des arbres, facteur clé dans la propagation des incendies.

Le dessèchement du feuillage des arbres est un facteur clé dans la propagation des incendies. Pourtant, lors des sécheresses, l’évolution du contenu en eau des couverts forestiers reste mal comprise. Des scientifiques d’INRAE et du CNRS ont développé le premier modèle permettant de prédire la teneur en eau des canopées en période de sécheresse et lors des vagues de chaleur. Leurs résultats, publiés dans la revue New Phytologist, pourraient permettre de développer des modèles de prévision des risques d’incendie intégrant le fonctionnement de la végétation.

     Avec le changement climatique et l’augmentation des périodes de sécheresses, les feux de forêt sont une menace grandissante en France comme l’ont montré des incendies sur de grandes superficies dans les Landes , mais aussi dans des massifs en dehors des zones méditerranéennes.  Les services de lutte contre les incendies appuient leurs prévisions sur des indices climatiques et météorologiques sans assez tenir compte du fonctionnement de la végétation.

Or, le contenu en eau des feuilles des arbres est un facteur clé dans la propagation des incendies . Le lien entre la réponse de la végétation à la sécheresse et le risque incendie était peu étudié. Des spécialistes du fonctionnement hydrique des plantes et des spécialistes des feux de forêt on ensemble développé un premier modèle de prédiction de la teneur en eau des couverts végétaux intégrant les réponses des arbres à des sécheresses du sol et de l’atmosphère.

Ils ont utilisé  le modèle SurEau de fonctionnement hydrique des plantes, développé par INRAE  qui réunit toute la théorie du fonctionnement hydrique des plantes pour prédire le risque de dessèchement et de mortalité des arbres. Pour développer et tester leurs hypothèses en conditions réelles, ces chercheurs ont utilisé des données collectées sur le site forestier de la forêt de Puéchabon (CNRS)*, parmi lesquelles le flux d’eau entre les arbres et l’atmosphère, le niveau de stress hydrique subi par les arbres et la teneur en eau de leur feuillage.

Le modèle SurEau amélioré permet de prédire avec précision la dynamique du contenu en eau des couverts forestiers lors de sécheresses et de vagues de chaleur. Les scientifiques ont montré qu’il existe des caractéristiques physiologiques des arbres déterminantes pour le risque de dessèchement  liées à l’utilisation de l’eau dans les plantes, comme la surface des feuilles ou la profondeur des racines. Est importante,  la capacité de l’arbre à maintenir un circuit interne de circulation d’eau offrant une moindre vulnérabilité à la cavitation (entrée d’air dans le circuit de circulation d’eau des arbres).

Le modèle de prédiction de la dynamique du dessèchement peut mobiliser ces données accessibles à large échelle, via les bases de données ciblant les caractéristiques des espèces et des indices de végétation obtenus par télédétection. Il peut être adaptable à tout type d’espèce et d’écosystème.  À l’avenir, ce modèle pourrait aider à la prévision du risque incendie en intégrant le fonctionnement de la végétation.

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