Le Gouvernement a fixé à 500 l’objectif de population de loups en France. Entre les défenseurs du loup qui ne veulent aucune limitation et les éleveurs qui pensent que le cap des 500 individus est dépassé, le fossé est large.
Depuis le premier repérage d’un loup en milieu naturel en France en 1992, les populations n’ont cessé de se développer. Elles ont essaimé petit à petit des hautes vallées des Alpes-Maritimes vers les Alpes de Haute Provence, vers le Var, vers les Hautes-Alpes, la Drôme, pour gagner tout l’arc alpin. Elles se sont installées aussi dans le Massif Central.
Le 15 mai 2017, l’Office national de la Chasse et de la Faune Sauvage ( ONCFS) a publié des chiffres qui ont confirmé que la population de loups augmente. L’effectif estimé en sortie d’hiver 2016-2017 était d’environ 360 loups alors qu’il était de 292 un an avant . Le nombre de Zones de présence permanente (ZPP) est passé de 49 à 57 pour la même période, dont 42 ZPP constituées en meutes. Le 17 novembre dernier, l’Office a confirmé dans son bilan estival, 34 cas de reproduction détectés et conclu a un total de 63 ZPP dont 52 meutes avec une poursuite de l’extension sur les massifs alpins et provençaux.
Régulation
Pendant une première période, le développement des populations n’a pas fait l’objet de régulation. Les gouvernements successifs sont partis d’un présupposé : le retour naturel du loup. Ce point de vue est contesté par les ” adversaires du loup”, qui mettent en avant la thèse d’individus échappés ou volontairement relâchés d’un parc des Alpes-Maritimes.
Les populations se sont développé de massif en massif, bouleversant les méthodes de travail d’éleveurs et de bergers qui depuis l’éradication du canidé, avaient pris l’habitude de laisser les troupeaux paitre sans surveillance particulière.
L’expansion des populations de loups, et avec elle celle des dégâts, a maintenu une protestation des éleveurs pour qui un déséquilibre était instauré par les pouvoirs public: tous les droits pour le loup, des droits limités pour les éleveurs contraints de se protéger, aidés pour le faire, indemnisés, mais quand même soumis à un surcroit de stress et de travail.
Ségolène Royal a introduit une approche plus équilibrée, avec l’instauration de tirs réglementés et de quotas annuels maximaux de loups à abattre. Ces derniers ont été établis sur les bases d’estimation scientifique de manière à ne pas mettre en cause le développement des populations lupines.
Une première annonce
Mais aujourd’hui, le gouvernement fixe une population maximale de loup de France de 500 individus, un niveau qui permet d’assurer la pérennité de l’implantation. C’est la première fois qu’une population optimale est évoquée. L’Etat fixe un plafond qui est un objectif.
Or, pour les éleveurs, les effectifs de loups sont en réalité déjà supérieur. Il y aurait déjà plus de 300 loups dans le seul département des Hautes Alpes. Pour certains responsables de l’élevage, les effectifs dépasseraient 1 000 individus. Il faudrait donc stopper dès maintenant l’augmentation de la population.
Il faudrait même pour les responsables agricoles de départements alpins réduire les populations pour que ces départements ne soient pas les seuls condamnés aux dégats du prédateur sur la faune sauvage et sur les troupeaux.
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