Selon le rapport 2021 du Haut Conseil pour le Climat, six seulement des 25 orientations de la Stratégie nationale bas carbone bénéficient de mesures au niveau requis pour l’atteinte des budgets carbone. nationaux
Malgré un rebond partiel de l’activité post Covid-19, les émissions de gaz à effet de serre de la France en 2021 ont suivi la tendance à la baisse, à un rythme proche de celui observé sur la décennie. Tous les grands secteurs émetteurs montrent une baisse des émissions, établie et structurelle dans les secteurs des bâtiments, de l’industrie et de l’énergie. La baisse reste à confirmer pour les transports et l’agriculture. En revanche, l’absorption de CO2 par les puits de carbone forestiers s’est fortement dégradée entre 2013 et 2019, pour ensuite augmenter en 2020.
Des risques majeurs de ne pas atteindre les objectifs
En dépit de quelques progrès, la réponse de la France au réchauffement climatique reste insuffisante. En 2021, la
gouvernance de la transition climatique a été renforcée. Plusieurs mesures ont été prises pour la plupart des orientations sectorielles de la Stratégie nationale bas carbone (SNBC). Néanmoins, des risques majeurs de ne pas atteindre les objectifs fixés pour la réduction des gaz à effet de serre persistent. Seules 6 des 25 orientations de la Stratégie nationale bas carbone (SNBC) bénéficient de mesures au niveau requis pour l’atteinte des budgets carbone.
Les politiques d’adaptation manquent d’objectifs stratégiques, de moyens et de suivi. L’évolution rapide des risques climatiques et le renforcement des objectifs européens dans le cadre de la loi européenne sur le climat et du paquet « Ajustement à l’objectif 55 » imposent une accélération sans précédent de la baisse des émissions dans tous les secteurs. » Ces constats appellent à un sursaut de l’action climatique en France. »
Une vision déclinée dans tous les territoires
Le contexte géopolitique actuel rend ce sursaut d’autant plus important qu’il réduirait la forte dépendance de la France aux importations d’énergies fossiles et d’engrais minéraux. Pour répondre à ces enjeux, une vision de la transition écologique juste ( socialement et économiquement ) doit être partagée par les acteurs publics et privés. Cette vision doit être » déclinée de manière opérationnelle dans tous les secteurs et dans tous les territoires. »
Le Haut conseil pour le climat exprime plusieurs recommandations.
Pour le HCC, il est important de décliner de manière opérationnelle la planification écologique au niveau du Premier ministre, pour chaque ministère et à l’échelle des territoires, en lien avec la nouvelle Stratégie française énergie climat (SFEC). Il faut intégrer l’adaptation, et doter l’organisation correspondante de moyens humains et de pouvoirs d’injonction adaptés à ses missions.
Il est aussi nécessaire de renforcer les objectifs et les mesures au plan national en rapport avec le niveau d’ambition des objectifs européens pour 2030, en accélérant immédiatement la réduction des émissions suivant le cadre européen renforcé. Il faut aussi donner la priorité aux mesures encourageant la sobriété des infrastructures et des usages afin de minimiser les effets rebonds et les coûts.
Il est impératif d’accompagner la transformation vers une économie bas carbone et résiliente aux chocs externes en tenant compte des enjeux de transition juste, avec des dispositifs d’accompagnement et de réduction des inégalités. Pour éviter tout rejet de la transition il est indispensable de « réduire la vulnérabilité des ménages les plus modestes aux coûts de transition, mais aussi de soutenir le redéploiement des métiers et des compétences afin de maximiser les bénéfices pour l’emploi. »
Enfin le contexte international en profonde mutation impose de remobiliser la diplomatie climatique nationale à la lumière des nouveaux enjeux géopolitiques pour assurer le succès de l’effort global d’atteinte de la neutralité carbone et d’adaptation au changement climatique. En effet la poursuite seule des objectifs nationaux ne suffit, car seule l’action globale permettra de stabiliser le climat et de réduire les vulnérabilités en France et dans le monde.